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L’entreprise start-up, il faut la fuir

D 28 octobre 2019     H 09:00     A Genma     C 3 messages   Logo Tipee

TAGS : Les réflexions du Genma burn-out

Dans ce billet, je voudrais parler des pièges des entreprises qui ont un fonctionnement de type start-up. Toutes les entreprises start-up n’entrent probablement pas dans ces critiques et ne sont pas comme ça. Mais comme il en existe, que certaines personnes sont amenés à vivre ce type d’expérience et à tomber dans ces pièges... Faites vous votre propre avis.

Le cadre

Dans une entreprise start-up, on vante le cadre : mise à disposition d’un baby-foot et autres bornes d’arcades et tables de ping-pong, café à volonté, espace convivial pour des réunions en mode AGIL, des coussins pour dormir, se poser, des horaires flexibles... Régulièrement sont organisés des soirées de team-building en dehors des heures ouvrées de travail, car il ne faudrait pas diminuer la productivité. Et là on a déjà un soucis. On fait ses heures et plus encore...

Le management toxique

Lu sur Twitter "Bad manager : do this. Good manager : tell me what you want to work on and we’ll guide that towards the collective good" que je traduirais par "Un mauvais manager dit fait ça. Un bon manager demande qu’as tu envie de faire que je vois ce qui se rapproche le plus dans la liste des choses à faire dans l’intérêt commun".

Dans une entreprise start-up, le management à la mode start-up peut très vite devenir un management toxique, d’autant plus quand la personne qui gère la start-up est une personne de forte personnalité. Lorsque j’ai lu le billet militant En finir avec les rock stars : comment faire cesser les agressions dans nos communautés qui parle des violences dans le monde du logiciel libre, dans de nombreux éléments de description et de qualification de ce qui se cache derrière l’appellation "rock star", j’ai reconnu des pratiques et des façons de faire... d’un manager d’une entreprise de type start-up.

La communication

La communication est importante. Il faut être moderne et présent sur les réseaux sociaux. Fortement inciter (imposer) les collaborateurs.trices à faire des messages de promotion de l’entreprise sur leurs comptes personnels sur les réseaux sociaux. Et à surtout venir relayer les messages de leur président, pour la plupart des ego-portraits (façon québecoise de dire selfie) associé à des messages vantant le plaisir à venir travailler le week-end tellement on aime son travail.

Travaille plus... par passion

Dans une entreprise start-up, le management rappelle régulièrement, via des petites phrases du type "l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt"... J’évoquais plus haut les réunions de team-building en dehors des heures ouvrées. Généralement ces réunions commencent par un rappel "On commence..." Suivi d’un "Vous finirez après ce que vous étiez en train de faire". Comprendre : on fait notre réunion jusqu’à 20h et ensuite vous pourrez continuer votre journée de travail... Quand on est manager, que l’on a des responsabilités, il est normal de s’investir d’autant plus. On se voit donc imposer des réunions en dehors des heures classiques de travail (sur le temps de pause du midi ou en fin de journée après une journée de travail), heures supplémentaires qui bien sûr ne sont pas payer en heures supplémentaires.

Le mot clef de la start-up : la croissance

La croissance avant tout et ce sans aucune gestion de l’obsolescence. Pas le temps. On grandit trop vite. Quitte à bâtir une tour toujours plus haute sur une fondation pourrie et un terrain inadapté. Nombreux seraient les exemples dans le domaine de l’informatique, on parle d’ailleurs de dette technique... Mais seule compte la croissance.

Manager par l’autorité

J’évoquais le terme management toxique. Le management toxique, c’est ne pas autoriser le télétravail, et affirmer ne pas comprendre ce besoin qu’ont les collaborateurs de faire du télétravail, et avoir des contre-arguments face à tout argument avancé. "S’ils habitent trop loin, ils n’ont qu’à déménager" ; "Ils ne sont pas suffisamment autonomes, ils feront autre chose, au moins dans les locaux je suis sûr qu’ils travaillent"... L’entreprise start-up est souvent diriger par une direction qui a à la volonté d’avoir le contrôle sur tout et qui au final ne contrôle rien.

Le vocabulaire

Dans une entreprise start-up, il y a des éléments de langage spécifique. Des anglicismes, des codes, des mots clefs et tout un jargon compréhensibles uniquement des initiés. Repris de nombreuses fois sous la forme de message parodique ou humoristique sur les réseaux sociaux, je ne citerai qu’un billet parmi tant d’autres. On est phase à une quasi novlangue (cf 1984 de George Orwell), mais le pire est peut-être dans l’usage du mot Bienveillance. Un mot qui est en totale contradiction avec la fait de faire et d’agir.

Les coulisses

Le mot bienveillance, "mes amis", les phrases "ah si vous saviez comme je suis content d’être avec vous" sont en totale contradictions avec le franc parler des réunions à huis-clos. Des réunions d’où les personnes ressortent le visage aux traits tirés, voir terrifiés. Avec le mot d’ordre de ne pas dire ce qui s’est passé... En tant que membre dirigeant participant à des réunions avec la direction, on a signé des règles digne du Fight Club : on ne parle pas de ce qui se passe dans les réunions.

On ne parle pas du fait qu’aussi bien un discours d’un collaborateur peut-il être bien argumenté, il n’aura jamais le dernier mot. Il se verra imposer des idées et la seule façon de réussir et de dire oui, d’approuver, et de ne jamais contredire. Car la personne en face sait mieux que tout le monde, n’accepte pas les remarques, quoiqu’elle en dise.

Certains collaborateurs en viennent alors à développer un syndrome de Stockholm : tout ce qui se passe, la façon de faire, ce qui est subi est normal. Tu comprends, le dirigeant a une forte personnalité, il adore ce qu’il fait et s’investit à fond. Il est à fond et donc il l’est aussi dans sa relation avec les autres....

Comment reconnaître une entreprise start-up ?

Une entreprise start-up a un turn-over beaucoup plus important que la moyenne, ce qui devrait tirer un signal d’alarme auprès de la direction (sur leur façon de faire). Dans une entreprise start-up, on ne compte pas ses heures, on travaille par passion, même le week-end si besoin. On a un rythme totalement incompatible avec ma vie de famille. Mais ce n’est pas grave, il y a des priorités dans la vie et la famille, n’est ce pas cette entreprise familiale ?

3 Messages

  • Afin de redorer un peu le blason start-up, celles que j’ai co-créées n’ont jamais eu de babyfoot, de coin café cool, de sofa, de fruits à volonté ou d’autres de ce genre (quoi que, il y avait parfois des posters qui ne plaisaient pas à tous :) ).

    En revanche la communication entre la direction et les employés, stagiaires inclus, a toujours été franche, honnête, directe et claire. Aussi bien dans les bons moments que dans les moments de doutes et de remise en question. La connaissance y était partagée et les temps de veille recommandés. Les horaires de présence et les prises de congés étaient sur la confiance ! ce qui responsabilise de suite les personnes face à leurs impératifs de livraison. Seule la satisfaction client et le gain de projets comptaient. Et le travail par passion est là, poussant parfois à faire des heures pour terminer un livrable, sachant que personne ne vous reprochera de prendre un rdv médical en pleine semaine sans compenser... C’est possible, en tout cas dans des structures inférieures à 15 personnes, selon mon expérience ????


  • Salut,

    Content que tu aies pu te tirer de là, et que tu réalises ce que j’ai essayé de te faire comprendre ! :)
    J’espère qu’on se recroisera bientôt, peut-être au POSS ?