Reprendre du temps pour soi
Introduction
La dernière fois qu’il y a eu une forte pause dans la publication sur ce blog, c’était en juin 2018. J’écrivais ensuite Silence sur ce blog en juin. Cette période correspond à une période difficile de ma vie, avec un burn-out.
En 2021, le blog s’est arrêté de lui même après la publication de De mes nouvelles et état des lieux, mi-juillet 2021. J’ai eu des congés en août, mais je suis resté loin du blog. Et avec la rentrée 2021 aussi. Jusqu’à ce début de décembre.
De temps en temps, j’ai fait des petites ébauches de petits billets un peu généralistes, sur les logiciels libres. Mais rien qui n’a abouti. Plus l’envie. Pas le temps. Je n’ai pas cherché à prendre le temps...
Depuis les débuts du blog, j’ai toujours eu des billets rédigés en avance lors de séance d’écriture de plusieurs heures, ce qui me permettait d’alimenter le blog de façon régulière pour les phases plus creuses. Mais 2021, je n’avais plus cette source, ce tampon.
De 2019 à décembre 2021
En quelques mots, j’ai déjà parlé plusieurs fois de l’évolution dans des billets intimistes (et la flemme de faire la recherche pour mettre tous les liens), il y a eu plusieurs étapes :
* Juin 2019 : naissance de Mononoke. Changement de vie avec passage à une vie de papa et changement en même temps de situation professionnelle.
* Mars 2020 : début de la crise sanitaire COVID qui perdure jusqu’à maintenant.
Depuis juin 2019, je fais passer ma vie de famille avant TOUT. Avant tout le reste. Par choix. Parce que j’en avais besoin. Parce que c’est ce que je veux. A côté de ça, régulièrement, je me plains de ma situation professionnelle.
En résumé, au niveau travail, voilà comment je présentais 2020 à mes amis dans le mail que je leur ai envoyé pour demander et donner des nouvelles. En dehors des périodes de confinement pour lesquelles c’est 100% télétravail, c’est télétravail 3 jours par semaine, 2 jours en présentiel obligatoire pour faire des réunions à distance depuis sa place, mais on est dans le même openspace pour l’esprit d’entreprise... Avec un management à l’ancienne, les travers des sociétés de services (que je connaissais déjà de part mes 10 ans dans ma première expérience professionnelle), le quotidien est de plus en plus compliqué et cela crée des tensions dans mes relations avec ma hiérarchie. Je suis de plus en plus ingérable, je ne rentre pas dans le moule...
2021 a été dans la continuité de 2020...
En février 201, mes semaines ont été compliquées et chargées professionnellement. J’ai travaillé sur une réponse à appel d’offre un peu compliqué. Mon manager m’a reproché d’être mal organisé, pas souple sur les horaires, en un mot, d’être psychorigide. J’ai eu beau lui expliquer que j’étais devant un ordinateur de 9h à 18h, déjeunant devant, soit 45 heures par semaines, j’ai eu comme remarque "Tu es payé à la tâche, pas à l’heure".
Plusieurs fois j’ai écrit des débuts de billets de blogs pour canaliser la frustration. Plusieurs fois et de façons régulières et encore ces dernières semaines, sur les réseaux sociaux, j’ai cité quelques phrases. Je suis allé jusqu’à publié un billet de blog sur un coup de tête (de sang), pour exprimer ma volonté de passer à autre chose, de partir. Mais dans ce billet, non structuré, on sentait plus la frustration que la capacité à faire un bilan sur mes aspirations et ce que je voulais faire.
Depuis mars 2020, je suis en mode confinement. Dans ma vie de tous les jours et dans ma tête. Ma vie sociale se limite à voir mes parents & belle-mère qui gardent Mononoke à tour de rôle. Et les collègues du travail les jours de présentiels. Je ne vois personne d’autre. Je suis quelqu’un de très casanier : je ne voyage pas ou très peu, mes soirées sont des soirées séries télé. Et ce, depuis toujours, même pendant ma vie étudiante. Je ne sors pas, je ne bouge pas.
Je suis resté confiné dans ma tête.
Une routine depuis des mois (2 ans ça fait années du coup ?)
Les semaines et les mois passent avec toujours les mêmes choses, le même rythme, la même routine. Ce rythme et cette routine sont importants à détailler pour comprendre leur incidence sur la suite.
Chaque jour de la semaine, je dépose ma fille chez sa grand-mère qui habite à 20 minutes à pied de chez nous. L’aller retour se fait entre 8h et 9h00. Début de la journée de travail à 9h00. Travail jusqu’à 12h00. Pause déjeuner, j’en profite pour faire quelques tâches ménagères (lessives, plier le ligne ...) . Retour devant un ordinateur pour faire de la veille, lire des choses. Reprise du travail jusqu’à 18h00, heure à laquelle une alarme sonne sur le téléphone et je pars alors chercher ma fille. Retour, préparation du repas etc., je passe du temps avec ma fille et vers 21h, c’est le début d’une soirée télé à regarder la série du moment.
La nuit a longtemps été agitée jusqu’à il y a quelques semaines, Mononoke ne faisant toujours pas ses nuits. La fatigue s’est cumulée toujours plus en deux ans et demi. Le week-end, pas de grasse matinée, Mononoke se lève et moi avec. On passe la mâtiné ensemble, en laissant sa maman dormir un peu. Et on passe aux activités du week-end : Ryo6oki fait les courses pendant que je babysitte et m’occupe des tâches ménagères. On sort un peu pour faire une balade en famille.
Le dimanche midi, c’est le repas chez mes parents & ma soeur plus neveux nièces. Les personnes que je voie se limitent donc à Ryo-Oki, Mononoke, ma belle-mère, mes parents, ma soeur et les neveux nièces.
Les problèmes de ce rythme
Le temps de transport a été remplacé par du temps de travail. Avant, je partais à 7h30 de chez moi, pour arriver à 9h30 au boulot. J’ai gagné une demi-heure de sommeil, une demi-heure sur le début de la journée de travail. Je finissais à 17h pour arriver à 19h00 chez moi, je finis désormais mes journées vers 18h00, 18h30. Le midi, je prenais un peu plus d’une heure avec une pause café incluse. Pendant une période, je mangeais en 30 minutes devant le PC... J’ai repris du temps pour faire une vraie coupure le midi. Mais je suis enfermé dans une spirale, dans un cercle. Les journées se succèdent, les semaines se succèdent.
Je suis resté confiné dans ma tête.
Vaccination, peur du virus ?
A ce jour, moi & mes proches (pour la plupart), sommes vaccinées triple dose (ou sur le point de l’être). Nous respectons autant que possible les gestes barrières et autres. Mais la peur du virus est là. Chaque jour, j’ai peur d’un jour me réveiller avec Mononoke malade. C’est une crainte normale, parmi des tas d’autres : être père, c’est accepté de ne pas avoir le contrôle et quand on voit ma vie, monotone, rythmée, on comprend que cette absence de contrôle sur tout a induit une peur insidieuse, profonde...
D’un coup, j’ai commencé à reprendre du temps pour moi
A l’automne, j’ai pris du temps : 30 minutes le midi, parfois plus, pour sortir et faire un tour en vélo. Je ne suis pas un sportif, c’est une balade plaisir (en ville même si j’ai le temps d’aller jusque dans un parc municipal dont on a vite fait le tour). J’écoute mes podcasts (c’est dangereux mais ce n’est pas un casque isolant du bruit), je regarde régulièrement autour de moi et je ne roule pas grande vitesse : je peux freiner brusquement, déraper et ne pas tomber (j’ai l’habitude)
En vélo, je fais une dizaine de kilomètres, pas plus. Avec l’hiver, cette activité à cesser, mais je sais qu’elle reviendra au printemps.
Je n’ai pas encore repris le temps de faire des billets de blog et je n’ai rien écrit depuis juillet comme dit en introduction. Jusqu’à ce jour de décembre où, en RTT, Mononoke chez sa mamie, j’étais seul chez moi et j’ai écrit ces mots. Quelque part, au fond de moi, j’ai compris qu’il fallait que je change quelque chose pour me préserver. Passer du temps avec Mononoke sans compter, c’est bien. Mais pour qu’elle ait un papa heureux, serein, il faut que j’ai aussi du temps pour moi, dans ma bulle, dans mon monde. Je sais que je laisse du temps à Ryo-Oki pour ça : elle a du temps pour elle, pour vaquer à ses occupations et je prends sur moi au maximum de gérer ce qu’il y a à gérer. J’ai donc une charge mentale assez forte (il faudra(it) que je revienne sur le sujet plus tard, dans un autre billet de blog.
Bref, je me relis, je publie ça et je continue de regarder et voir pour finir des vieux billets de blogs tutoriels, en commencer des nouveaux. Et passer un peu de temps seul avec moi-même, à faire ce que j’aime. Car il faut que je reprenne du temps pour moi. Que 2022 ne soit pas comme 2019 et 2020...