Prendre du temps de contribution sur son temps professionnel
Petit rappel de mon parcours professionnel
En introduction, je voudrais faire un petit bilan / récapitulatif. Celles et ceux qui suivent mon parcours professionnel et connaissent mon identité civile (associée à ce pseudonyme depuis le passage du pseudonymat au pseudonyme, avec articles de blogs et conférence parlant de tout ça) savent peut être que depuis le mois de juin 2019, pour la Naissance de Mononoke, j’ai mis fin à mon métier passion (A noter que j’aurai mis 1 an tout de même entre le moment où j’ai pris conscience d’où j’en étais - voir à ce sujet Silence sur ce blog en juin- et le passage à autre chose).
Comme indiqué dans mes billet Été 2018 versus été 2019, puis Etat des lieux (professionnellement), je ne fais plus de logiciel libre mais de l’Open source. Mais j’a pu trouvé un équilibre personnel et professionnel via le télétravail.
Contribuer, oui mais quand ?
A cet équilibre je voudrais ajouter la nécessité (l’obligation) que j’ai, de part mon travail et ma position, celle de faire des contributions sur mon temps professionnel. Je disais dans mon billet État des lieux (professionnellement) que je voulais arriver à avoir 20% de temps de contribution sur mon temps de travail, sous certaines conditions (sous pseudonyme...). Le fait de contribuer fait partie de mes objectifs (sur lesquels je suis évalué lors de mon entretien annuel), il faut donc que je puisse le faire. Et donc, comme le dit le titre de ce billet, que je puisse prendre le temps contribuer professionnellement.
Pour ce faire, je me réserve le vendredi, en télétravail. Je bloque de façon récurrente cette journée dans mon agenda. C’est en fin semaine, cela me permet si il y a des urgences et impératifs, de pouvoir prendre une partie de ce temps (que je replanifie alors la semaine suivante, l’objectif étant pour moi d’avoir une moyenne de 20% de temps sur le mois, en cumul, en contribution).
Contribuer, un cadre défini ?
Comment je définis ce qu’est une contribution ? Comme je travaille dans une entité opensource, il faut avoir une définition claire de ce qu’est une contribution. J’ai donc défini (cela pourra être amené à changer) ainsi ce qu’est une contribution :
Si cela sert l’intérêt de l’entreprise directement, ce n’est pas de la contribution. Si cela sert avant tout l’intérêt communautaire et ensuite / par effet de bord l’intérêt de l’entreprise, c’est une contribution..
Cela évite que le travail que je dois faire, pour un client et ayant uniquement comme sujet "l’usage de technologies opensource" soit vu comme une contribution….
Contribuer, oui mais comment ?
Quand je dois exposer à mes collaborateurs qui ne connaissent pas forcément ce qu’est le fait de contribuer, je présente cela comme le fait de s’impliquer dans une ou plusieurs communautés opensource et que cela passe par différentes formes : du code source, mais aussi du bug report / de la qualification de bugs en complétant des issues ouvertes sur Github par exemple, en faisant de la traduction, en rédigeant des articles, tutoriaux ou autres, en participant aux forums.
Et pour moi, pouvoir s’impliquer dans une communauté ou sur des technologies, cela commence par le fait de se former soi-même et monter en compétence. Dans mon cas, les billets de blogs techniques (je ne parle pas des billets de blogs personnels) sont désormais rédigés sur mon temps professionnel, dans le cadre du temps que je m’alloue à la contribution. De même, il m’est arrivé d’aller de donner des conférences ou de participer à des salons ou événements opensource qui avaient avant tout un intérêt pour moi (et donc indirectement, par effet de bord et par la suite, cela sera utile à la communauté via un reversement de connaissances, une vulgarisation et un partage….
Quel intérêt pour mon employeur ?
L’objectif premier est celui d’être légitime. De pouvoir affirmer que l’on connaît le monde de l’opensource, son fonctionnement, certaines technologies... vu que nos collaborateurs sont impliqués dans cet écosystème. Il s’agit là d’un investissement qui est tout sauf altruiste. Et pour le cadre, je vous renvoie à ce que j’ai écrit un peu plus haut.
Est-ce que j’y arriverai dans le temps ?
C’est bien là la grande question. Je dois m’astreindre à une certaine discipline pour ne pas me retrouver à devoir sacrifier le temps de contribution pour finir des projets, avancer sur d’autres. Je dois prioriser et informer mon responsable de cette priorisation. Et si cette priorisation des tâches qui rapportent deviennent plus importante et au détriment de celles de la contribution, qui sont un investissement sur le long terme, cela va finir par être compliqué. J’essaierai de faire un retour / bilan dans quelques mois sur la réussite (ou l’échec) d’avoir pu réussir à vraiment prendre du temps de contribution sur mon temps professionnel.