Équilibre personnel et professionnel via le télétravail
Régulièrement sur les réseaux sociaux, je vois passer des messages évoquant les attentes et critères de choix quand à leur travail. Le salaire, l’intérêt de la mission sont des critères mais celui qui revient le plus dans les attentes est celui de la possibilité de faire du télétravail. Cette demande, attente, revendication (?) du télétravail se retrouve sur le site d’annonce Linuxjobs.fr, qui fait même un focus hebdomadaire sur les annonces qui correspondent à des offres en télétravail (partiel ou complet). Dans le choix de mon nouvel emploi, il y avait la possibilité de faire du télétravail. C’était une nécessité.
Comme je suis dans un bulle de filtre (j’évoquais les réseaux sociaux), je ne parlerai du télétravail que pour mon domaine, l’informatique (Et encore l’informatique est un domaine très vaste et tous les métiers ne sont pas adaptés et adaptables à du travail à distance), sous le prisme de mon expérience personnelle. De plus tous les métiers ne sont pas faisables et adaptés au télétravail. Tout le monde n’est pas fait pour travailler en télétravail.
Le télétravail, ce n’est pas encore dans les mœurs
Les dirigeants rétrogrades imposent la présence dans les locaux à heures fixes (et c’est même mieux si l’on peut faire plus d’heures, sans avoir d’heures supplémentaires, comptant sur l’affect des collaborateurs passionnés ou le fait qu’en tant que membre d’un COMEX, on est en devoir faire des réunions en dehors des heures d’une journée classique de travail). Ces mêmes dirigeants refusent le télétravail quand il leur ait demandé (On sent la rancœur mais comme j’ai moi-même vécu ce refus à plusieurs demandes que j’ai faite ; cela a été un des nombreux arguments qui ont fait que je suis passé à autre chose).
Les dirigeants proches de leur argent voient la réduction des coûts de locations des locaux et comptent eux sur le télétravail : entre les personnes malades, en clientèle et en télétravail, le fait qu’il n’y a plus de bureau attitré mais des open-space, il y a moins de places assises que de collaborateurs, donc moins de surface de bureaux et donc des coûts d’infrastructures qui diminuent.
Et en troisième catégorie de dirigeants, il y a les dirigeantes des entreprises modernes (généralement des start-up), qui pour des raisons de coûts et de décentralisation de leurs collaborateurs (répartition géographique à travers le pays voir le globe et n’ont donc pas de locaux attitrés) favorisent le télétravail. Et l’organisation de l’entreprise se fait en conséquence. Les collaborateurs se retrouvent de façon régulière pour des séminaires ou autre événements et travaillent parfois dans des espaces de travail partagés (co-working) ou depuis chez eux. Dans tous les cas, ils sont à distance. Et communiquent régulièrement, via des canaux de communication comme le mail, le chat en ligne, des visios conférences, des outils de forges logicielles (un kanban dans Gitlab, des issues et autres pull request sont des formes d’interactions...)
Il faut un environnement adapté
Le télétravail n’est possible que si l’environnement de travail (le Système d’information) est pensé pour : tous les outils collaboratifs sont en lignes et accessibles depuis un navigateur. Donc depuis n’importe quel PC (même si beaucoup d’entreprises préfèrent que ce soit via le PC de l’entreprise, sécurisé, avec une connexion VPN, que ce font les interactions avec l’informatique Interne). Avoir un système d’information pensé pour permettre un travail décentralisé est une forme de modernité généralement associé à un niveau de maturité de l’entreprise.
Il faut donc un environnement informatique adapté mais aussi un environnement pour soi adapté. Certaines personnes vont aller dans des espaces de co-working proches de chez eux (et plus proches que les locaux de l’entreprise mère, qui n’a d’ailleurs pas forcément de locaux) ; d’autres travailleront depuis chez elles (c’est mon cas : quand je suis en télétravail, je travaille depuis chez moi).
Quand on travaille depuis chez soi, je pense qu’il faut disposer d’un espace dédié : un bureau (pas une pièce dédiée, même si c’est mieux), mais un plan de travail dédié sur lequel on peut mettre son ordinateur, son cahier de notes etc. Certaines personnes vont travailler avec un PC sur les genoux assis sur le canapé et cela leur convient très bien.
Personnellement, comme je vis en pavillon et j’ai la chance d’avoir un espace bureau, je travaille depuis cet environnement adapté. J’ai un bureau (le mobilier) sur lequel j’ai trois écrans, la connectique pour brancher mon PC portable etc. J’ai une chaise confortable sur laquelle je vais pouvoir passer plusieurs heures par jour. Je suis au calme. Je peux fermer la porte si il y a d’autres personnes chez moi. Je peux passer mes appels téléphoniques. J’ai donc un espace dédié au travail. Et quand je quitte la pièce, je quitte mon travail.
De la rigueur
Des personnes de mon équipe m’ont clairement dit qu’elles ne feraient pas de télétravail car les distractions sont trop grandes à la maison... Le maître mot dans le cas du télétravail, c’est la rigueur. Il faut être discipliné et organisé. On peut allonger ses horaires, entendre par là faire le même volume horaire de travail dû à son employeur mais reparti différent sur la journée. Au lieu de faire le sacro-saint 9h15-18h, on commence à 8h et finit à 19h, mais on a pu prendre un rendez vous chez le médecin dans la journée. Oui il est possible de profiter de la présence à son domicile pour lancer des lessives, faire du ménage. Mais il faut être joignable et disponible sur une plage horaire correspondant / convenu avec son responsable.
Quand je suis en télétravail, ma journée de travail est plus longue mais étalée et morcelée. Je travaille par pomodoro. Je fais des tâches par étape. Je gère mon temps. Le temps que je passe dans les transports est utilisé à autre chose (lancer /étendre la lessive, aller chercher et m’occuper de Mononoke...) et oui, ça peut être dans la journée.
Dans le cadre de mon nouvel emploi, parmi mes nouvelles missions, il y a celles de travailler à la restructuration des équipes et la définition de processus. Je partage donc mon agenda et j’essaie d’indiquer les plages durant lesquelles je suis disponible, durant le télétravail, les plages sur lesquelles j’ai prévu de travailler une tâche particulière... et d’être un effet tunnel pendant lequel je ne souhaite pas être dérangé / sollicité sauf urgence. Et comme procédure, j’ai convenu que "En télétravail je suis joignable par messagerie instantanée et par téléphone pendant les plages horaires de travail (9h30-12h, 14h-17h30), sauf exception /mention contraire dans l’agenda". Sachant que comme indiqué plus haut, je commence ma journée plus tôt et fini plus tard, mais que sur ces plages horaires élargies, mes collègues ne sont pas et n’ont pas à être disponibles (et moi non plus).
Le calme
Quand je suis chez moi, je suis beaucoup plus au calme que dans l’openspace où je continue d’aller trois fois par semaine (pour passer une partie de la journée en réunion de travail / brainstorming face à un tableau, ce qui ne serait pas pratique à distance et permet de conserver une vie sociale). Et pour survivre à l’openspace et aux personnes qui n’ont toujours pas compris que ce n’était pas un lieu de réunion ou dans lequel on passe des appels téléphoniques avec une connexion de mauvaise qualité, il y a le casque réducteur de bruit. Mais cela impose d’avoir un fond musical et ce n’est pas toujours adéquat / adapté à la tâche que je dois faire. Le télétravail présente pour moi bien des avantages mais le premier est : le travail au calme. Le second étant bien évidemment du gain de temps avec l’absence de temps de transport via les transports en commun (et la fatigue qui en découle).
Conclusion
Pourquoi ce titre "d’Équilibre personnel et professionnel via le télétravail" ? Tout simplement parce que, comme cela doit transparaître dans mon écrit, j’ai pu trouver via le télétravail un équilibre et un rythme de vie qui me convient via la possibilité de faire du télétravail. Étant à la maison deux fois par semaines, je peux faire des tâches ménagères (lessives, ménages) en début et fin de journée sur le temps que j’aurai passer dans les transports en commun (quand je me rends sur mon lieu de travail, j’en ai pour à minima 1h30 aller soit 3h de transport par jour). Je m’épargne la fatigue et le stress des transports en commun deux fois par semaine. Et cela se ressent sur mon état le week-end : moins de choses cumulées en retard dans la semaine à faire le week-end, plus de temps à consacrer à ma famille le week-end. Niveau professionnel, je suis au calme et avance mieux mes chantiers, missions et tâches que j’ai à faire. Je montre que je suis responsable, quelqu’un de confiance, que les responsabilités qui me sont attribuées sont justifiées, vu que le travail est fait en temps et en heure, et de qualité. Et c’est possible car je suis au calme, chez moi.