Réflexions sur le passage de génération
Un nouveau billet intimiste comme j’en fais parfois (comme Je suis tonton ou encore Réflexions autour de la parentalité et du choix de non-parentalité, sur lequel nombreux avaient été les commentaires et réflexions) et pour lesquels plusieurs personnes m’ont fait des retours positifs. Donc j’écris et je publie celui-ci, issue à nouveau de réflexions personnelles. Cela viendra contrebalancer le billet Pourquoi tant de billets impersonnels ?,
Chaque dimanche ou presque a lieu le repas de famille et je me rends chez mes parents. Ma sœur vient avec sa petite famille, c’est l’occasion pour nous de nous voir. Et parfois, elle a d’autres occupations (comme aller aux repas de famille du côté de son compagnon), et je suis seul avec mes parents. Les discussions sont souvent sur des thèmes comme, comment c’est passé la semaine et comment vont les petits. Quand mes parents parlent de leurs petits-enfants (mes neveux-nièces) et qu’ensuite ils parlent de ma sœur, il ne l’appellent plus par son prénom mais en disant "Leur mère". Étant donné le contexte, c’est presque normal de mettre en avant le côté "maman" avant l’aspect "c’est leur fille", mais c’est aussi le signe que le changement est bel est bien là tout jamais. Mes parents ne sont plus les parents mais les grands-parents. Et ma sœur, avant d’être leur fille, est la maman de leurs petits enfants...
Pour ce qui suit, un conseil, dessiner un arbre généalogique. Parfois ma mère reçoit des photos de la petite cousine envoyée par sa nièce (Sa nièce, c’est ma cousine issue de germain et non germaine n’est pas son prénom). Ma mère parle de la photo sur laquelle on voit la petite avec "sa grand-mère" (sa grand-mère étant donc ma tante, la sœur de ma mère et la mère de ma cousine) ; mon père pense encore que "la grand-mère" désigne sa belle-mère / ma grand-mère maternelle. Alors que la grand-mère, c’est la grand-mère de la petite (donc ma tante / la sœur de ma mère) et non l’arrière grand-mère (ma grand-mère maternelle).
Tout ça pour dire qu’avec la naissance de mes neveux & nièces, ma grand-mère maternelle a passé une génération et est devenue arrière grand-mère, mes parents sont devenus grands-parents, ma sœur est de la génération "parents" et donc moi je suis donc la génération "adulte". J’approche de la quarantaine, je n’ai pas (encore) d’enfants, et ma sœur a un donc un rôle un peu particulier. Car en effet, elle est à la fois ma sœur (quand je parle d’elle, je l’appelle par son prénom et non en disant "la mère des petits" à la différence de mes parents), mais elle est aussi la maman de mes neveux - nièces que j’adore (je me demande d’ailleurs si ces écrits, ils les liront un jour - mais il est fort probable qu’ils aient autre chose à faire).
Jusqu’à ce que j’atteigne le cap de la trentaine et que je m’émancipe en partant (enfin ?) de chez mes parents pour vivre dans mon propre logement, ce blog avait déjà commencé et les billets de réflexions (supprimés depuis lors d’un grand ménage de printemps, mais conservé quelque part par moi) étaient autour de ce que l’on appelait les adulescents, ces adultes qui ne veulent pas grandir. J’étais une parfaite représentation de ce stéréotype, avec des passions et centre d’intérêts devenus désormais ancrés dans la culture populaire, mais à l’époque être geek était tout sauf être à la mode... Ayant joué aux jeux de rôles, aimant les jeux-vidéos, la science-fiction, les comics, les mangas et tout ce qui fait qu’on est Geek, habitant chez mes parents et qui plus est, travaillant dans le domaine de l’informatique et fan de logiciel libre, au bingo du Geek je faisais (et je fais encore) le grand chelem sans aucun soucis... Testez moi dans un quiz, coucou à Philippe, Will et Sébastien qui pourraient en témoigner si besoin :)
L’âge aidant, la quarantaine approchant, mes centres d’intérêts restant les mêmes, le côté préoccupation d’être un adulescent, de ne pas être entré dans le moule ou dans la norme m’ont passés. Voir à ce sujet Que dirait l’enfant (l’adulte) au vous du futur (du passé) ? Je sais qui je suis, ce que j’aime et qu’importe si je ne suis pas comme tout le monde. Cela fait quelques années que je n’ai pas mis les pieds dans un Japan Expo (alors que j’étais un précurseur en allant aux premières éditions et mêmes aux conventions à la fin des années 90), et lorsque j’y suis, je me sens un peu seul avec un public qui a mon âge divisé par deux (et encore je ne suis pas allé à un salon des Youtubeurs), je n’en garde pas moins un plaisir et de bons souvenirs. Et j’ai le secret espoir d’y aller avec mes neveux nièces quand ils seront en âge.
Dans le dernier Cozy Corner (le podcast), Medhoc parle du fait qu’il a amené ses deux enfants Tic & Tac, au Palais de la découverte (c’est à Paris, dans le Jardin des Plantes et pas loin de Jussieu, un musée connu pour ses squelettes de dinosaures). Il parle alors du fait que son père l’y avait emmené enfant (comme l’a d’ailleurs fait le mien) et que là, c’était à son tour de perpétuer la tradition en y amenant ses propres enfants. N’ayant pas d’enfant, à l’écoute de cette anecdote, j’ai compris son ressenti à travers ses paroles car moi-même j’attends patiemment le jour où les deux petits seront assez grands pour que Tonton les emmène faire des trucs supers cools, aller voir des musées, des expositions et autres. Oui ils le feront avec leurs parents, mais ce n’est pas pareil. J’ai des très bons souvenirs des moments passés avec mes tontons enfants (tout comme des moments passés avec mon grand-père), ces petites choses qu’ils m’ont apprises, ou fait découvrir, des choses simples, cette cabane qu’on m’a aidé à construire... Et je voudrais à mon tour leur laisser des souvenirs comme ça.