Quelques réflexions sur l’autohébergement
Jean Baptiste Favre a écrit un billet L’auto-hébergement à l’heure de la surveillance de masse où il parle de l’autohébergement. J’aime beaucoup sa conclusion Mais la plupart des gens n’ont pas intérêt à s’auto-héberger. Ils feraient bien mieux de se regrouper en association ou de monter de petites entreprises s’ils en ont l’envie et les compétences. En tout état de cause, se regrouper permet de se cacher de manière plus efficace. Le tout est de trouver la limite à partir de laquelle la taille de l’organisation joue contre ses membres. Encore une fois, l’exemple des FAI associatifs en la matière devrait être étudié et suivi.
Elle me force à poster ce billet un peu en avance. Je pensais le continuer, le retravailler, mais comme je souhaite faire part de mon commentaire personnel, voici donc quelques éléments issus de ma propre réflexion.
Framasoft avec son projet de Dégooglisation
Framasoft avec son projet de Dégooglisation cherche à montrer l’exemple qu’une alternative à l’usage des services fournis par Google et autre est possible. Dans le cas de Google, le fait que les services offerts soient gratuits implique une exploitation des données personnelles en vue d’en faire différentes exploitations (pour des publicités, revente de données ou autre). Le but de Framasoft n’est pas de remplacer Google mais de montrer qu’une alternative est possible.
Les logiciels sont là, plus ou moins accessibles, plus ou moins clefs en main et l’autohébergement reste encore quelque chose de très geek. On ne s’improvise pas administrateur système et les contraintes de l’autohébergement ne sont pas à négliger : qu’en est il du support ? Que se passe-t-il, quelles sont les conséquences si un service (les mails par exemple), n’est pas disponible pendant quelques heures, une journée ou plus ?
Mes réflexions personnelles sur le sujet
L’autohébergement, ce n’est pas uniquement mettre un PC chez soi (surtout quand on a une connexion ADSL, l’asymétrie de la ligne peut vite devenir problématique). Cela peut être de louer un serveur dédié...
Nombreuses sont les start-up et autres sociétés qui lancent des sites Internet permettant d’offrir un service. Elles se lancent sur des créneaux déjà exploités ou nouveaux. Leur modèle économique et de prendre une part sur la transaction effectuée suite à la mise en relation entre l’offre et la demande. Cela peut être de la location de biens ou autre....
Je me pose la question suivante : pourquoi ne pas faire la même chose, mais à l’échelle d’un quartier, d’une collectivité. Je n’ai pas besoin de savoir que quelqu’un à l’autre bout de la France loue sa perceuse. Ce que j’ai besoin de savoir, c’est que mon voisin trois rue plus loin, lui, en a une à me prêter. Proposer ce même type de service, mais à une échelle plus locale. Il y a des choses qui doivent rester à grande échelle : si je pars en vacances, c’est généralement loin de chez moi. Mais pour des choses du quotidien, prêt de livres, de DVD, de matériel, échanges de services, cela peut s’envisager.
En quoi cela rejoint-il les problématiques de l’autohébergement ? Physiquement, je sais où sont les données : je peux potentiellement voir la machine physique.
Je connais les personnes qui gèrent ces machines et qui ont accès aux données et je leurs fais confiance.
Récréer du lien. Je fais confiance à mon voisin qui vient me dépanner pour un problème de plomberie ou de bricolage car lui connait ces domaines et a de la maitrise de l’expertise. Il me fait confiance dans la gestion de ses données et de son cloud personnel, pour la sécurisation et les sauvegardes.
Si on prend l’exemple des membres de la Fédération FDN, c’est exactement ce qu’ils font. Ils fournissent une connexion à Internet à une échelle locale plus ou moins grande. Il n’y pas d’enjeu de type recherche de profits, d’actionnaires. Il y a de l’argent en jeu pour payer les coûts, mais il y a également beaucoup de bénévolat et de temps.
Il est une nécessité que chaque structure, chaque association se réapproprie ses outils informatiques et ses données. On entend parler d’autohébergement, ou chacun met ses données chez soi, dans une sorte de cloud personnel mais cela reste réserver à des passionnés, des connaisseurs technophiles (en dehors des considérations liés à l’espionnage de masse, la sécurité, la fiabilité...)
Il y a un juste milieu entre tout mettre chez soi et tout mettre chez Google. On peut donc imaginer que des associations proposent des services d’autohébergement combinés à d’autres services. En déléguant, je fais confiance. Les limites sont l’imagination et le temps de bénévolat disponible pour gérer l’infrastructure informatique.