Où sont les passionné.e.s ?
L’entreprise dans laquelle je travaille est en pleine phase d’expansion. Nous recrutons, nous cherchons des profils et des spécialistes de tout type, le point commun étant le logiciel libre.
Dans les missions que j’ai au quotidien, j’ai entre autre celle de faire passer des entretiens techniques et d’évaluer les connaissances des candidats. Une équipe travaille au recrutement et on m’affecte donc des rendez-vous, on me transmet des CV de candidats que j’étudie avant de les recevoir.
Les profils que je reçois sont intéressants. Mais aucun ne se démarque vraiment. Les personnes répondent à mes questions, me disent qu’ils font de la veille - et heureusement pour quelqu’un qui travaille dans l’informatique. Mais il manque ce petit plus. Cette petite différence, cet élément différenciant. Ils utilisent des logiciels opensource par effet de mode, parce que c’est la technologie en vague ou celle que leurs missions leurs ont imposées. Je suis face à des profils qui font de l’opensource, moi je voudrais des adeptes du logiciel libre, et la nuance est importante à mes yeux. Tous ont des diplômes d’écoles d’ingénieurs. Ont des diplômes que je n’ai pas, ont très probablement de nombreuses compétences que je n’ai pas. Mais il manque ce petit plus….
À côté de ça, je côtoie des personnes issues de parcours chaotique, des personnes autodidactes qui ont appris à apprendre l’informatique grâce aux possibilités et opportunités qu’offre le logiciel libre et ses quatre libertés. Grâce au partage de connaissances des uns et des autres via les wiki, billets de blog, forum, activités associatives et autres conférences... Des milieux que je connais bien et dans lesquels après avoir longtemps été passif, je suis devenu acteur à mon modeste niveau pour à mon tout partager mes connaissances et mon expérience acquise avec les années. Sébastien, pour ne citer que lui, est un bien bel exemple de cette réussite. Il fait des billets de qualité avec lesquels j’apprends beaucoup de choses. Ce que je cherche, c’est cette personne qui partage, qui contribue, qui diffuse, qui a une présence et une expertise dans le logiciel libre.
Alors, je profite d’avoir un réseau de personnes que je connais pour recruter et coopter. Deux nouveaux collaborateurs vont arriver dans quelques semaines, dont un qui sera dans mon équipe et pour lequel j’attends beaucoup, mais je sais qu’il sera à la hauteur et se dépassera (Et je l’aiderai pour ça). J’ai aussi de bon espoir pour Will, qui doit encore finir ses études et son alternance. Et pour toi Olivier. Quatre personnes d’ici la fin de l’année. Quatre personnes avec qui j’aurai plaisir à travailler car je sais ce qu’elles valent. Et toutes sont plus ou moins impliquées dans le logiciel libre, à leur niveau, et surtout sont des personnes qui ont ce petit plus, car passionnées.
Dans mon équipe, il y a déjà quelques beaux profils, dont un que que je voudrais prendre sous mon aile et l’aider à exploiter son potentiel. Oui Alex je pense à toi. Cela peut sembler prétentieux, mais je sais que j’ai enfin la maturité pour aider et encadrer d’autres personnes plus jeunes et moins expérimentées. Et c’est mon entreprise actuelle qui a vu ça en moi et su me mettre à la place qui me convenait.
Pour en revenir au recrutement et au titre de ce billet, tous ces profils compétents auxquels il manque le petit plus me font me poser les questions suivantes : où sont les passionné.e.s ? Où sont les autodidactes ? Où sont les personnes qui bidouillent et aiment ça ?
"Quand on a une famille on a moins de temps pour bidouiller et geek". Tel est le propose que me tienne quelques-uns de mes collaborateurs, presque désabusés. Alors je veux changer les choses, le secouer, apporter mon expérience, qui je suis, pour faire bouger les choses. Et la direction m’en donne les moyens et les opportunités.
Autre sujet, celui de la présence des femmes dans l’entreprise. Il y en a quelques unes, compétentes et talentueuses. On sait également que la parité est très difficile et encore plus dans le monde de l’informatique. Pour l’instant, je n’ai eu aucune candidate. Je n’aime pas trop et ne suis pas à l’aise avec les discriminations positives. Moi je vois l’être humain en face de moi. Qu’importe l’origine, le genre ou autre. J’ai un humain. Et pourtant, j’aimerais tant que des femmes soient recrutées et se sentent enfin valorisées pour leurs qualités techniques et personnelles, gagnent confiance en elles grâce à leur nouvel emploi. J’aimerais pouvoir dire à ma petite nièce quand elle sera plus grande que j’ai, à ma modeste échelle, contribuer à redonner aux Femmes la place qu’elles méritent dans la Société, en ayant dans mon équipe des femmes fortes et épanouies, compétentes qui font que des hommes auront remis en question leurs préjugés sexistes et misogyne en ayant travailler avec elles, sous leur direction… Oui c’est très probablement « le syndrome du protecteur » ou autre que verront certain.e.s d’entre vous vu que je suis un homme blanc éduqué cis etc. Mais celles et ceux qui me connaissent savent, je l’espère, que ce n’est pas le cas mais une vraie volonté de ma part d’aider, d’épauler et de soutenir l’autre.
Alors, si tu te reconnais, si tu es doué.e et que tu le sais. Et même si tu doutes, car ne te penses pas à la hauteur, tentes quand même. Travailles et envoies ton CV et ta lettre de motivation. Et qui sait, peut être seras tu l.e.a passioné.e que je recherche.
Pour finir, vous renvoie vers mes différents billets :
– Premières semaines dans ma nouvelle vie
– Je suis chef d’équipe ; tu nous rejoins ?
– Vous voulez que vos employés s’épanouissent ?
– Pour travailler avec moi au sein de mon équipe...