Vous voulez que vos employés s’épanouissent ?
Ce billet vient en complément de mon billet Première semaine dans ma nouvelle vie et s’adresse à toute personne ayant à gérer une équipe ou une entreprise. Vous voulez que vos employés s’épanouissent ? Voici un mode d’emploi se basant sur mon expérience personnelle.
Remarque : ces conseils et cette expérience personnelle est très liée au monde des entreprises informatiques et des sociétés de service.
Le cadre de travail
Dans l’entreprise dans laquelle je suis, nous travaillons sur ordinateur portable. Cela permet une certaine mobilité, cela permet de se déplacer facilement et d’aller faire une réunion dans la salle dédiée avec sa machine de travail. Mais surtout, on peut changer de bureau. En effet, dans l’openspace dans lequel je suis, il y a des espaces avec des tables qui sont un peu plus hautes et sur lesquelles il est possible de travailler debout. Il y a en a d’autres à mi-hauteur, avec des chaises hautes de type bar. Il y a des tables que l’on peut régler facilement en hauteur. En plus d’une place sur un des bureaux en zone openspace, on a donc un bureau nomade. Le fait de pouvoir travailler debout, au calme, un peu isolé du reste des équipes avec une vue assez sympathique (un beau panorama de Paris vue depuis un étage assez haut d’une tour de la Défense, il y a pire). C’est quelque chose d’appréciable. On n’est ainsi pas toute la journée assis, on peut varier sa position de travail et pour moi qui ai fait plus de 12 ans derrière un bureau assis, pouvoir travailler debout de temps à autre, c’est une première et j’aime beaucoup.
Le recrutement
Pour le recrutement, les conseils que je donnerai seront de ne pas pas juger les gens sur leurs diplômes mais sur leurs motiviations, leurs implications dans le monde associatif, sur les projets auxquels ils participent, leurs centres d’intérêts. Certes, les diplômes valides l’acquisition d’un certain nombre de connaissances théoriques et pratiques. Mais si je regarde mon cas personnel, je suis diplômé en Biologie et 95% de ce que je sais en Informatique, je l’ai appris par moi-même, en autodidacte. Je ne connais pas les écoles d’ingénieurs, si ce n’est pas les discussions avec des personnes ayant suivi ce type de parcours. De fait, pour moi, le plus important, lors des entretiens techniques que je vais être amené à faire, c’est le fait que la personne soit curieuse, fasse de la veille, bidouille, ait des projets personnels plus ou moins rattachés à l’informatique. Entendre "je ne connais pas mais je ne demande qu’à apprendre" est un bon point. Contrairement à un "je n’ai fais pas telles études pour faire ça", "je suis développeur, pas administrateur système donc non"... que j’ai déjà entendu dans ma carrière de la part de collègues, qui se limitait à faire ce pour quoi ils avaient été formés et refusaient d’effectuer toute tâche qui sortait un peu de leur domaine de compétence...
Donner le choix
Avoir une demande de son responsable "que penses-tu de cette mission, est-ce qu’elle t’intéresse ?" Prendre en compte les aspirations, attentes, envies et compétences de ces collaborateurs pour les mettre sur des missions où ils seront le plus épanoui et donc le plus productif. C’est là une bonne pratique manageuriale. Certes on ne peut pas répondre à toutes les demandes et attentes et il y aura forcément des missions et des besoins clients sur lesquels l’équipe ne sera pas dans son domaine d’aisance, ne trouvera pas d’intérêt aux thématiques ou problématiques. Mais le simple fait de demander, de noter et d’essayer de faire au mieux quand c’est possible, c’est déjà une très bonne chose.
Ne pas laisser le collaborateur trop loin de soi
Loin des yeux, loin du coeur dit l’adage. Et mettre son collaborateur pendant plusieurs mois voir années en clientèle, sans aucun contact régulier avec son entreprise, c’est lui faire perdre tout sentiment d’appartenance à son entreprise. En formation, j’avais entendu comme réponse à la question "que représente pour toi l’entreprise XXX ?" "Le logo sur ma fiche de paie, c’est tout". Il faut donc régulièrement créer des moments avec ses employés pour leur donner une appartenance à leur entreprise.
Créer de la cohésion d’équipe
Dans l’entreprise dans laquelle je suis, nous avons des réunions et des points collaborateurs une fois par mois en fin de journée, à cheval sur nos heures de travail et un peu après. Ce n’est pas pratique de finir plus tard que d’habitude. Mais les dates étant clairement annoncées en avance, on s’organise au niveau de la vie familiale. Mais surtout, ce que je vois, c’est l’importance qu’ont pour moi ces réunions. Nous sommes tous sur un même navire, le capitaine parle et montre la direction dans laquelle on va. Il y a quelqu’un qui tient la barre, qui donne la direction. Il y a un leader. Il faut un leader. Et des lieutenants pour gérer des petites équipes. Et ce sont ces réunions nous apportent : nous montrer la direction vers laquelle nous allons, tous ensemble. L’état des lieux des différents projets, les contrats gagnés et les missions à venir. On est impliqué dans la vie de l’entreprise.
Garder une structure à taille humaine
Avant, dans mon ancienne entreprise et dans mon ancienne carrière, il m’est arrivé plusieurs fois le fait que la personne qui me faisait faire l’entretien annuel n’était pas la même d’une année sur l’autre. La nouvelle personne ne me connaissait pas et ne me voyait qu’une fois par an. Et du coup, étant en mission longue chez un client, n’ayant pas de contact avec ma hiérarchie, malgré mes demandes de rendez-vous, le suivi étant fait par quelqu’un qui ne me connaissait pas, je ne sentais plus appartenir à l’entreprise dans laquelle j’étais depuis si longtemps...
Dans ma nouvelle entreprise, plusieurs fois par semaine, je croise mon responsable direct et ma hiérarchie Je discute avec eux, ils savent où j’en suis, où je vais, qui je suis... Travailler dans une entreprise qui a su gardé une échelle à taille humaine, c’est appréciable. Pourquoi vouloir créer des grands groupes de dizaine de milliers de personnes... si ce n’est pas pour satisfaite avant tout des actionnaires... et avoir une liste d’employés qui ne deviennent que des noms dans une longue liste...
Conclusion
Avec une approche un peu différente, je confirme que mon choix de changer d’entreprise a été le bon. J’ai enfin pu comparer deux modes de gestion, deux structures et environnement différents et le constat est sans appel : je peux enfin m’épanouir et surtout, j’ai les moyens de le faire... Tout comme j’ai également les moyens de transmettre mes connaissances, aider des juniors à s’épanouir en leur partageant ma propre expérience et ma maturité acquise avec les années... Mais tout ça, ce sera le sujet d’un prochain billet dans lequel je parlerai du fait que je suis passé chef d’équipe. A suivre donc...