Mon passage à la fibre

, par  Genma , popularité : 2%

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Mon historique très très très rapide de mon usage Internet

La première fois que je suis allé sur Internet, nous étions en 1998, c’était à l’université, via des ordinateurs en libre service mis à disposition à la bibliothèque universitaire. En 2000, je formais au "Multimedia", je me connectais via un modem 56k de temps en temps. J’ai vu apparaître les offres 50h de Free et illimité d’AOL. J’ai vu la 1ère Freebox (vu car je n’ai eu l’ADSL qu’à partir de 2007 chez mes parents). Pour information, ce blog débute en juin 2004. J’aurai beaucoup de choses à raconter sur cette vingtaine d’année sur Internet, cela pourrait se faire via toute une série de billets de blog et ce n’est pas le sujet de celui-ci.

La Fibre, je suis donc ça et attends ça depuis que j’ai Internet en ADSL. Plus précisément depuis que je me suis lancé dans l’auto-hébergement et que j’ai pu constaté par moi-même que l’upload était le facteur limitant. Et que oui la Fibre avait tout son intérêt.

Dans le cadre de l’achat de mon domicile, l’accès un jour à la fibre faisait partie des critères de sélection (au milieu d’une longue liste d’autres critères). J’avais fait ouvrir mon abonnement ADSL pour le jour de la signature chez le notaire et remise des clefs. Depuis plusieurs années, je suis donc en pavillon, dans une zone où toutes les communes alentour ont déployées la Fibre depuis plusieurs années (ou ces dernière années). J’ai suivi la mise à jour de la carte Carte des déploiements fibre de l’ARCEP pendant des années. J’ai du attendre. Ma commune a du faire jouer des aspects politiques dans le cadre du grand "Plan France Très Haut Débit" aka "La France fibrée en 2020" pour qu’enfin, en 2020, la ville soit fibrée et les logements en cours de raccordement, quand les opérateurs ont ralentis le déploiement.

Début 2020, je vois des techniciens passés la fibre dans les trottoirs, fixer des Point de mutualisation de zones sur les poteaux téléphoniques. Un ami en mairie me dit que le déploiement a repris et s’accélère. Ouverture à la concurrence en mai 2020 (c’est SFR qui déploie).

Mai 2020, je constate que je suis éligible en ligne. Un matin j’appelle Free. On me demande d’attendre. Je dis que si je passe chez un autre opérateur, j’aurai la fibre que j’attends... SMS & mail dans l’après-midi, on me dit que je suis éligible et propose de prendre rendez-vous. Le confinement n’est pas encore fini, je prends la première date disponible qui s’avère être le 20 mai 2020. Et depuis quelques jours, j’ai enfin la fibre.

Attendu depuis des mois, voir des années

En emménageant dans mon pavillon il y a 8 ans, je savais qu’un jour j’aurai potentiellement accès à la fibre. On parlait déjà du déploiement pour l’horizon 2020. Il y a quelques mois (années ?), lors de l’avancement du début du déploiement de la fibre dans ma ville, dans une zone blanche (une zone où l’ADSL ne permettait pas de visionner la télévision par exemple, car zone située à plusieurs kilomètres du DSLAM), avant que le projet ne soit suspendu avant de reprendre, j’avais commencé à étudier le cheminement pour la fibre.

J’ai donc préparé la venue de cette fibre. J’ai lu des tas de tutoriels. J’ai vu des tas de vidéos. J’ai lu des tas de messages dans les forums. J’ai envisagé toutes les problématiques dont le principale, celui du fourreau bouché (la ligne téléphonique est souterraine et passe sous le terrain du voisin, la parcelle de terrain ayant été initialement plus grande et divisée à la construction de mon pavillon au début des années 80). J’ai donc aiguillé pour vérifier que ça ne coinçait pas et sortait quelque part (au pied d’un poteau téléphonique dans la rue, avec un fil téléphonique qui part du sol jusqu’en haut, confirmant ainsi que c’était bien ma ligne qui était ici avec un câble dont on commençait à voir les fils à nus, il était temps de passer à la fibre). La ligne téléphonique arrivant en sous-sol, j’ai suivi le fil, étudié le chemin optimum. Nous avions tout aiguillé et préparé une ficelle pour pouvoir tirer la fibre, du sous-sol à l’étage, via une galerie technique dans laquelle passe des tuyaux d’évacuation d’eau et des câbles électriques. J’avais également l’expérience de l’installation de la fibre chez mes parents il y a quelques mois. Installation beaucoup plus simple car arrivée du câble en aérien avec prise directement fixée sur le mur du salon.

Je sais comment ça se passe et devra se passer. Dans ma tête, j’ai fait des centaines de fois le déploiement de la fibre, visualisé le passage. J’étais paré.

Comment ça s’est passé ?

Le technicien est arrivé le jour J. Je lui ai présenté le cheminement que devait suivre la fibre, de la rue à la prise finale, lui montrant que j’avais étudié le passage et aiguillé. Il était seul, je l’ai aidé à tirer la fibre, aucun soucis. Tout c’est passé comme je l’avais répété des centaines de fois. Toutes les manipulations qu’il fait, je le connais : je sais pourquoi il fixe un laser et doit quitter mon domicile pour se rendre au point de mutualisation de zone avant de revenir. Je sais comment va être relié la Freebox. Je connais le débit théorique attendu.

Quelles différences dans l’usage au quotidien ?

Tout d’abord, j’ai changé d’IP fixe (je suis chez Free, avec une Freebox). J’avais anticipé / je m’en doutais. J’ai conservé une IP (v4 et v6) fixe, avec toute la plage de ports disponibles pour la v4 (IP non mutualisée), j’ai mis à jour la configuration DNS. Aucun soucis.

J’ai un débit théorique très stable là où en ADSL il était oscillant et sensible au bruit, variant de 2/3 mégabits selon les jours / périodes de la journée. Je suis passé de 1,2Mo/s en download soit 9.6 Mbit/s, 120 Ko/s en upload soit 0.96 Mbit/s (en ADSL) à 120 Mo/s en download soit 1 Gbit/s, 75 Mo/s en upload soit 600 Mbit/s (en fibre). (attention aux unités) Soit une vitesse potentielle de download multiplié par 100, et d’upload multiplié par 625 !!!

Pour Youtube ou Netflix, les vidéos sont désormais par défaut en HD. Le soir, lors du visionnage en streaming de séries sur Netflix, je suis passé d’une qualité en 480p à du 1080p. Dans le détail, Netflix fait des pics ponctuels à 3.5 Mb pour avoir du 1080p (le temps de bufferisé). Quand j’étais en ADSL, j’avais une consommation des 800kb pour avoir du 480p. Amazon prime utilise quand à lui du 1.25 Mbit pour du 1080p en continue.

Je ne serai plus précis, ce sont des mesures faites via les graphiques de l’interface d’administration de la Freebox v6.

J’ai donc, en moyenne, augmenté un peu plus ma consommation, et consomme deux à trois fois plus de bande-passante, mais je suis loin de saturer la fibre.

Mononoke est encore petite et a quelques années avant de pouvoir aller sur Internet seule (accompagnée, cela ne fera qu’une personne. Mais mon foyer ne devrait plus rencontrer la problématique de la limitation de l’ADSL : en confinement, à deux en télétravail, à faire de la visioconférence, le débit était assez réduit pour le reste. Et pour charger des documents en ligne, l’upload était limité. Et envisager des sauvegardes externalisées était un doux rêve.

Cela pose aussi la question de la course en avant...

La fibre, des années que j’en rêve et le rêve est exhaussé. Mais depuis quelques années, j’ai vieilli, appris à me déconnecter. A ne pas être constamment branché, à l’affût des moindres nouveautés, avec la peur de ne pas tout suivre, de manquer quelque chose... D’un côté avoir la fibre d’installée est une sorte d’investissement (relatif car je n’ai rien eu à payer, la mise en œuvre est gratuite pour un abonné Free) sur les années à venir, car les usages vont encore évoluer (on est passer de la télévision par antenne à la TNT numérique au streaming HD 4K sur Netflix, même si je reste sur un visionnage ponctuel, que je n’ai pas de télévision 4k...

Avec la fibre, je peux télécharger plus et plus vite. Je n’ai plus à attendre pour les mises à jour, ou le téléchargement d’une ISO Linux que je veux teste (oui je télécharge des ISO Linux que je teste sous Virtualbox et d’ici peu sur le serveur Proxmox que j’ai monté à base d’un PC de récupération). Le débit réseau est si rapide que la limitation est actuellement dans la vitesse des disques dur mécaniques des machines : je vois la différence avec une machine ayant un SSD et un disque dur pour un même téléchargement de fichiers. Avant je scrutais soigneusement l’interface d’administration de la Freebox pour voir l’usage de la bande-passante et sa saturation, je me suis ôté cette préoccupation. J’ai un usage pour l’instant identique à mon usage antérieur en ADSL. Mais j’envisage déjà des projets de synchronisation décentralisé. Mes parents ont la fibre, j’ai la fibre, je loue un serveur VPS... Je réfléchis à activer le Wake On Lan sur une machine pour y accéder ponctuellement depuis l’extérieur si besoin (mon fameux serveur Promox que je ne fais pas tourner en permanence). J’ai pas mal d’idées. Mais pas celle de monter un mini-data center, j’ai passé l’âge. Avoir géré une production de plusieurs centaines de machines et faire de l’auto-hébergement me suffisent. Je n’irai pas monter un CHATON chez moi. Un cloud familial peut être, en allant un peu plus loin que le simple partage de fichiers depuis mon Nextcloud pour la famille, en mettant leur données sur des Nextcloud qui leurs sont dédiés, c’est envisageable.

Et pourtant, ce côté toujours plus vite, plus rapide. Ai je besoin de cette course en avant à la vitesse ? Moi qui souhaite prendre mon temps et relativise, vieillit, mûrit. Je parle comme un privilégié. Comme dit dans un message sur les réseaux sociaux : Des années que j’attendais ça. Je sais la chance que j’ai, certain.e.s l’ont depuis des années, d’autres ne l’auront jamais. Mais laisser moi ce petit moment de plaisir !!!! ;). L’enthousiasme et l’euphorie sont-ils retombés ?

Dans tous les cas, quel plaisir de ne plus être limité, une frustration a disparue mais sera d’autant plus grande au moindre problème sur la ligne. Car on prend vite goût au confort.