Je suis en phase de minimalisme

, par  Genma , popularité : 5%

J’approche de la quarantaine. Le compte à rebours est lancé. Je me dis parfois que statistiquement, j’en suis à la moitié de ma vie (si on prend l’espérance de vie moyenne d’un homme de mon âge, de ma situation etc.) Alors je réfléchis encore plus sur moi-même (comme si je ne le faisais pas déjà ça auparavant). Ce billet sera une sorte de compilation de ces réflexions personnelles.

Décès et héritage

Dans le cadre d’un décès familial, j’ai eu à vider une maison. Toute une vie entière d’accumulation d’objets utiles mais aussi d’objets rattachés à des souvenirs disparus avec la personne (vieilles photos ou autre comme des bijoux), ces choses gardées "au cas où ça peut servir". Il y a des choses que l’on a jetées, car clairement cassé, inutile ou irrécupérable, moisie, pourrie, abîmée par le temps. Et il y a toutes ces choses fonctionnelles que l’on a données à des associations, mis au recyclage ou en recyclerie... Il y avait tous ces meubles dont nous n’aurions pas l’utilité. Car il y avait tous ces objets en double, des choses que l’on savait qu’on ne garderait que pour stocker et dont on ne servirait pas... Ce moment passé en famille, en période de deuil, m’a fait réfléchir et la réflexion ne cesse de mûrir... Un jour, ce sera à mon tour de vider la maison de mes parents. Un jour, ce sera au tour de quelqu’un de vider l’endroit où je vis, quand je ne serai plus de ce monde...

Minimalisme

Lors des JDLL 2016, Benjamin Bouvier donnait une conférence intitulée Rien de trop, de la frugalité comme style de vie dans laquelle il parlait de minimalisme. Le minimalisme tel que je le définirai moi, c’est réduire l’accumulation des choses que l’on a. Il y a des exemples extrêmes qu’il est très facile de trouver, avec des personnes qui n’ont volontairement que peu de choses. Tout tient dans un sac à dos, elles peuvent partir à tout moment, font parfois des tours du monde...

La réflexion personnelle débutée il y un moment et c’est poursuivie...

Ces deux événements, le décès et la conférence, ont contribué à donner de l’eau au moulin d’une réflexion et d’une série d’actions entamées depuis un moment... Je suis en plein dans la culture geek, j’aime cette culture. Et pourtant, je ne collectionne pas. Je garde pas mal de choses par nostalgie comme les jouets de mon enfance, que j’ai encore en bon état dans des cartons (j’en ai 1m3). Parfois je me dis que j’aimerai bien retrouver tel ou tel jouet, je le vois sur un site de vente d’occasion, je pourrais l’acheter. Mais je sais qu’il finira dans un carton, avec les autres. Parce que je n’expose pas mes jouets. Ce jouet, j’en ai rêvé enfant, mais je n’aurai aucun souvenir avec vu que je n’aurai pas joué avec. Je n’aurai aucun affect, aucune lien avec ce jouet si ce n’est la nostalgie. Il prendra un peu de place, avec les autres. Et ce serait un cumul... Pourquoi faire ?

J’achète et je reçois des livres informatiques (des exemplaires presse). Je le lis, j’en rédige une critique pour le blog. Et ensuite, je trie, je donne assez rapidement. Car ces livres prennent de la place. J’essaie de ne pas déborder sur d’autres étagères, de respecter le principe de : un nouveau livre arrive, un ancien livre part.

Je réduis donc les objets que je garde. Je trie, je donne, je recycle au maximum. Je ne jette que très peu au final. Il y a tous ces stylos, fournitures scolaires en tout genre et autres stylos publicitaires récupérés dans des salons. C’est fou comme on a tendance à prendre des goodies dès lors qu’ils sont gratuits et mis à disposition sur des stands. Là encore, je les donne à une association qui les redistribuera. Et comme en plus, j’utilise de moins en moins de stylos et de papier, je saisis la plupart de mes notes en électroniques. Donc depuis un moment, je ne prends plus les goodies sur les stands (si ce n’est les stickers, mais les stickers ce n’est pas pareil et ça ne prend pas de place). Car je sais que je ne m’en servirai pas.

Je n’achète plus de DVD. La plupart des DVD que j’ai, ce sont des films que j’ai vu et revu plusieurs fois, qui sont emprunts de nostalgie. Je regarde des nouveautés en VOD, beaucoup sont des reboots, des remakes. Certains films me plaisent mais beaucoup, je sais que je les reverrai pas. La VOD a cette avantage de pouvoir voir ce qui nous intéresse de façon dématérialisé. C’est du consommable. On ne possède plus.

Et niveau informatique ?

Je fais du tri dans les mails. Je fais du tri sur mes disques durs, j’ai très peu de données à sauvegarder et importantes, je n’ai pas des teras, à peine quelques gigas de données. J’utilise encore des machines qui ont quelques années (8 ans pour le portable et ma tour). Ca me suffit, ça marche. Ca tourne sous Linux. Il fut un temps j’avais accumulé de pièces détachées de PC (barrettes mémoires, cartes réseaux) de quoi remonter des PC. J’ai tout donné à des associations qui font des PC reconditionnés. Je ne garde que quelques pièces d’avance, que je sais m’être utile.

Dans ma vie de tous les jours

Je n’achète pas de nouveau vêtements, je finis les anciens. Je ne suis pas la mode, je prends des vêtements qui sont passe-partout, classiques et j’accorde peu d’importance à ma tenue. Tant que c’est propre et correct, ça me va...

Noël

Noël est une période délicate car à chaque fois mes parents me demandent ce que je souhaiterai comme cadeau et je n’en ai aucune idée. Ils pensent alors un robot ménager mais je ne cuisine pas. Je mange pour vivre et me nourrir, je ne cuisine pas par plaisir. Par manque de temps. Et parce que ce n’est pas mon truc. Pourtant je sais apprécier les bons repas...

Du coup Noël, c’est une période que j’appréhende... Quelle chose vais-je offrir ou recevoir, qui s’accumulera avec le reste alors que je suis plus dans une phase de tri ?

Les meubles

Je n’ai acheté quasiment aucun meuble. Tous les meubles que j’ai chez moi, ils ont été donnés par des membres de la famille. Dans mon salon, il y un vaisselier. Un meuble qui contient de l’argenterie, des verres en cristal, des assiettes de porcelaines. Issu de différents héritages familiaux, d’un temps où les cadeaux de mariage étaient de rigueur, pour avoir un service complet que l’on sortira lors des repas de famille. Ces éléments qu’il faudrait sortir lors des grandes occasions, ne nous les utilisons jamais. (Personnellement, je suis plus pour acheter les éléments de cuisine (fourchettes, couteaux, assiettes...) chez Ikea) Nous ne recevons pas ou très peu et lorsque c’est le cas, c’est la vaisselle de tous les jours que nous utilisons. Pourquoi conserver tout ça alors ? Ce n’est pas à moi (c’est lié à l’héritage familiale de ma compagne). Et je n’ai donc pas à prendre de décision sur ces objets qui ne sont pas mien. Mais là encore, quand je vois ces objets cumulés, je réfléchis...

Quelles solutions ?

Il y a déjà des solutions que j’ai évoqué au fur et à mesure des réflexions que j’ai posé dans ce billet. Pour l’instant, je n’en ai pas vraiment d’autres. Je pense qu’une étape irréversible serait de donner tout ce que je garde comme jouets à des collectionneurs (des gens de mon âge collectionnant les jouets de mon enfance, il y en a quelques-uns). Et je devrais alors faire le deuil de mon enfance d’une certaine façon. Mais je pense que ne suis pas encore près à ça. Alors j’ai toujours le mètre cube qui prend de la place. Pas pour rien. Mais presque.L’autre solution étant peut être de profiter du fait que comme je suis tonton et que les petits grandissent, je pourrais transmettre et partager du temps avec eux via ces jouets. Alors je les garde encore un peu et d’ici quelques mois ou années, je les ressortirai :)