Tu dis toujours que tu penses
Petit billet de réflexion personnelle partagée sur la phrase "Tu dis toujours que tu penses"
Tel est la remarque que l’on m’a faite. Ce n’était pas une critique, loin de là, mais plus une remarque sur ma différence. Là où dans la société on s’encombre souvent d’apparence, de faux semblant, d’hypocrisie, de mensonge, de bien-séance, je suis atypique de par ma propension à dire ce que je pense et de ce façon assez direct.
J’accorde beaucoup d’importance aux mots que je choisis lorsque je m’exprime, que ce soit dans le cadre d’une communication écrite ou orale. Je dis quand ça va. Je dis aussi quand ça ne va pas. De même que lorsque je demande à une personne comment elle va, j’accorde de l’importance à la question et à la réponse. Je veux vraiment savoir comment elle va. Je réagirai selon la réponse, en demandant des précisions par exemple.
Et cette importance des mots se transcrit également par le fait de dire ce que je pense, sans filtre. Je le dis sans détournement. Je dis toujours ce que je penses mais je suis poli, courtois et respectueux (du moins j’essaie). Ce n’est pas par hypocrisie, mais tout simplement parce que cela fait partie du vivre ensemble et en société. J’essaie de bien me tenir.
Du fait de la cyclothymie, je suis aussi parfois dans des excès : excès d’euphorie ou excès de mauvaise phase. Je fais un gros travail sur moi-même pour dompter ces réactions qui sont souvent mal comprises, car les conventions sociales sont un véritable poids pour moi. Mais je ne cherche pas à plaire.
J’exècre les réflexions et pensées du type Qu’est ce que les autres vont penser ou s’imaginer ?. De la même façon que je n’aime pas les supputations, les suppositions (cf mon billet de blog Je crois que). On a le droit de ne pas savoir, et on le dit. Mais on ne suppose pas. Je suis de formation et d’esprit scientifique. La preuve, la démonstration, la rigueur, font partie de mon ADN, sont ancrées dans ma façon d’être et de penser. On ne sait pas, on ne dit pas et on affirme encore moins. On cherche à savoir, on questionne, on doute, on demande... Et cette façon de faire, de poser les questions, de demander, de se renseigner, passe aussi par le fait de dire ce que l’on pense, en choisissant les mots, pour obtenir la réponse la plus précise et complète possible.
Seul exception à toujours dire ce que je pense, le cas du mensonge. Pour le cas du mensonge, je suis toutefois d’accord que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et qu’il faut avoir un jardin secret, préserver l’autre et ne pas TOUT dire. La limite dans le fait de dire ce que je pense est dans le respect de l’autre, et ma volonté de ne pas blesser. Je choisirai les mots pour dire ce que je pense, sans mensonge. Mais j’y mettrai les formes. Ou je ferai un mensonge par omission, mais pas un mensonge par détournement ou travestissement, voir faussement de la vérité.