Sur l’utilisation de GoogleDocs pour des projets libres

, par  Genma , popularité : 5%

Nombreux sont les projets du monde du logiciel libre qui, comme support de travail, utilise les GoogleDocs. Certe les GoogleDocs sont de bons outils collaboratifs, ça marche bien et de nombreuses qualités... Ces outils marchent bien et sont gratuits. Mais cette gratuité est sous-jacente à l’exploitation des données que l’on saisit dans ces outils, vu qu’ils sont fournis par Google. Et qui dit Google, dit non respect du droit à la vie privée.

Pour moi, le problème est simple et est le suivant : quand je fais du bénévolat pour une association ou un projet du logiciel libre, je ne veux pas forcément que Google le sache. Et pourtant, oui, Google le sait déjà. Il suffit que j’en parle dans un billet de mon blog, que je le mentionne dans un commentaire ou autre. Tout ce qui est mis sur le web est public par défaut. Là n’est pas le problème. Car cette information, je l’ai donnée volontairement. Je dis "je suis bénévole pour untel ou unetelle".

Via GoogleAnalytics (que personnellement je bloque), Google sait déjà quels sites consultent un-e Internaute, combien de temps il-le passe sur quelques pages, d’où il-le vient, où il-le va... Le fait d’utiliser GoogleDoc pour un projet ajoute encore plus de données sur le profil d’une personne à toutes ces données déjà accumulées par Google. Google saura combien de temps on a consacré au projet, combien de temps on est resté sur le GoogleDocs, combien de fois on y est revenu, ce qu’on y a fait... Et on ne sait pas et on ne peut pas savoir l’importance et l’utilité qu’ont ces données dans la masse des données déjà accumulées. Ces données qui nous éloignent toujours plus du droit que l’on a à avoir une vie privée. Car oui, pour moi, le temps que je passe à contribuer sur mon temps libre à un projet, c’est une donnée personnelle et donc privée.

De plus, utiliser Google, c’est renforcer le poids qu’à ce dernier en tant que sillo de données. On renforce la centralisation du web alors qu’il faudrait décentraliser. Il faut suivre l’exemple de Framasoft. Il faut que chaque projet du libre, à la hauteur de ses moyens, se lance ou utilise des infrastructures autre que celles de Google. La Quadrature par exemple fourni des pads. D’autres le font également.

Alors pourquoi Mozilla par exemple, ne met pas en place des pads pour ses contributeurs, leur évitant ainsi d’utiliser GoogleDocs ?