Oui on a tous quelque chose à cacher

, par  Genma , popularité : 1%

Des tas de geeks avertis parlaient depuis des années de ces systèmes des surveillance généralisés sur Internet, d’Echelon et autre, mais étaient pris pour des paranos. Avec les récentes affaires de Prism et co, il a été démontré qu’ils avaient raisons de parler de chiffrement des mails et des connexions. Mais le commun des mortel, monsieur tout le monde et madame Michu, continue de poster toute leur vie sur les réseaux sociaux, sans changer leur comportement. Si on cherche à les avertir, à les faire changer, on entend beaucoup de ces personnes dire : je m’en moque, je n’ai rien à cacher.

Face à un tel argumentaire, il est difficile de leurs faire comprendre pourquoi il est important de conserver le droit de pouvoir cacher des choses. On peut rétorquer à la personne que si elle n’a rien à cacher, elle n’a qu’à accepter que l’on mette une caméra dans ses toilettes. Mais ce n’est pas pareil, répondra-t-elle alors.

Ce n’est pas pareil. Pourquoi ? Parce que dans ce cas on touche à l’intime ; on touche une corde sensible. Ce qui me fait me demander : pour convaincre les gens qu’ils ont vraiment quelque chose à cacher, ne devrait-on pas parler de leur intimité ?

Ces mêmes gens qui mettent des photos d’eux lors de soirées sur Facebook ont tous quelque chose à cacher, même si elles ne le savent pas. C’est cette chose qu’il faut réussir à trouver et c’est dessus qu’il faut baser son argumentaire pour faire comprendre que oui, on a tous quelque chose à cacher et il faut pouvoir conserver le droit de le faire.

Quelqu’un fait fait quelque chose (par exemple, porter un chapeau ridicule, une bière à la main, à une soirée bien arrosée, est pris en photo et la photo est mise sur Facebook. Ce que cette personne a fait, les personnes présentes l’ont vues. Et les personnes non présentes connectées faisant partie du réseau social de cette personne (les amis Facebook peuvent également le voir). Ce que cette personne a fait, elles pourra le regretter, mais elle l’a fait devant un public. Et un public numérique (toujours ces amis Facebook), ça reste un public. Par contre, cette personne a ses propres limites, et lui proposer de franchir la limite de son intimité, des choses qu’elle ne veut pas montrer en public (cela peut être sa nudité par exemple), vu qu’elle n’a rien à cacher, peut aider à lui faire comprendre que oui, on a tous quelque chose à cacher.

Et le fait de cacher quelque chose, de gérer ce que l’on dit sur Internet et à qui, ne pas tout dire, pas à tout le monde, choisir la façon dont on le dit, c’est quelque part les bases de la gestion de son identité numérique quelque part. A méditer.

Sur le sujet, je vous invite à voir la conférence de Numendil à PSES (PasSageEnSeine) Si, vous avez quelque chose à cacher.