Le télémaison

, par  Genma , popularité : 2%

Merci à Makoto pour cette notion qui m’a beaucoup plu. Allez d’ailleurs voir le blog de Makoto, ses projets, ses bricolages en tout genre et plein de trucs cool sur http://makotoworkshop.org/

Le télémaison, c’est l’inverse du télétravail.

Dans le cadre du télétravail, on travaille depuis chez soi en mode mobilité (avec un ordinateur portable et un VPN pour accéder au réseau de l’entreprise), durant ses heures habituelles de bureau. Dans le cadre du télémaison, on travaille depuis son lieu de travail sur des projets personnels que l’on ferait normalement à la maison. Comment cela est-ce possible ?

Pour expliquer, je vais prendre mon cas personnel. Je travaille dans une grande société de service en informatique, je suis en clientèle pour une mission donnée. Ma mission est d’être présent sur site (dans les locaux de mon client) aux heures ouvrées pour répondre aux besoins du client. Le client paie un certains nombres de jours de prestations. S’il y a un bug, une demande d’évolutions, une anomalie sur le serveur ou une demande du client (correction d’une donnée dans la base de données etc.), je travaille sur ce pour quoi je suis payé. Pour simplifier, j’ai la responsabilité du bon fonctionnement du logiciel. Quand tout tourne et que le client n’a pas de demande, j’ai alors du temps libre. Je suis présent sur site, donc sur mon lieu de travail, mais ce temps libre, je peux le passer à faire des choses personnelles. Et donc je fais du télémaison.

Le télémaison, je le passe à faire plein de choses : veille technologique, réponse dans les forums, lecture des mails reçus sur les mailing-listes, activité bénévole. Plein de choses. Qui m’intéressent vraiment. Et qui sont beaucoup plus intéressantes et stimulantes que mon travail. Tout cet apprentissage me stimule intellectuellement, j’acquiers des connaissances et de l’expérience et j’ai donc une plus value que n’ont pas mes autres collègues (qui ont pour la plupart tendance à jouer au solitaire ou regarder des sites d’actualités et de futilités quand il n’y a rien à faire. Il n’y a qu’à voir les discussions à la machine à café : pour eux l’informatique c’est leur métier, ils ne vont pas en faire plus, pas apprendre, ni participer dans des milieux associatifs ou s’impliquer dans des causes militantes ou hacktivistes... Nombreuses sont les fois où des choses évidentes pour moi ne le sont pas pour ces ingénieurs préformatés. Je m’arrête là car je sors du cadre du sujet de ce billet. Fin de cette longue parenthèse).

Pour en revenir au télémaison. C’est un compromis. Avoir du temps pour pouvoir travailler sur des projets personnels, quand on est autodidacte, c’est une chance mais aussi un besoin. Quand je n’ai pas eu ma dose d’apprentissage de la journée - parce que j’avais trop de boulot répétitif et ennuyeux, parce que j’étais débordé (ce n’est pas pour rien que je me suis mis au lifehacking), je déprime. Avoir un peu de temps (je m’organise pour) pour moi, me permet d’être épanoui professionnellement, d’être plus productif. La veille technologique que je fais est utile professionnellement. Nombreuses sont les fois où c’est mon expérience acquise à titre personnelle, ma pratique et mon autodidaxie qui ont fait que je me débrouillais mieux ou que j’avais une autre vision sur les problèmes rencontrés, à la différence de mes collègues préformatés ingénieurs, non geeks et non autodidactes.

Mon employeur et mon client ont donc tout à gagner à me laisser faire, de façon raisonnable, du télémaison. Surtout quand le télétravail n’est pas envisageable pour cette mission, vu que le client refuse tout accès via un VPN sur son infrastructure réseau ; il faut à tout prix utiliser le réseau local pour se connecter, pour des raisons de sécurité. Je dis sic, vu que l’on peut sortir de ce réseau sans soucis via Tor, mais c’est une autre histoire.

Le télémaison, c’est un terme que j’ai enfin pu mettre sur une pratique que je fais depuis quelques temps et je trouve ce terme très bon. Et vous, faites vous du télémaison ?