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De mes nouvelles et état des lieux

D 7 juin 2021     H 09:00     A Genma     C 2 messages   Logo Tipee

Dans long billet personnel et non technique, je voudrais donner de mes nouvelles et partager un état des lieux de différents sujets. Cela fait quelques semaines voire plusieurs mois que je n’ai pas écrit sur ce blog et pour ce blog. J’ai plusieurs ébauches d’articles en cours mais aucun de prêt pour publication. Je souhaitais par le présent billet faire un état des lieux (qui regroupe plusieurs billets débutés sur différents sujets au final).

2 ans déjà

Il y a 2 ans jour pour jour naissait Mononoke. Je pensais que je rédigerai différents billets sur le sujet de la parentalité sur ce blog. Mais finalement, je ne souhaite pas m’attarder plus que ça. Je suis un papa gâteau, comblé et heureux. Et c’est cette vie de papa qui donne un sens à ma vie actuellement.

17 ans

Le 2 juin 2021, ce blog avait 17 ans. En effet, le premier texte sur ce site a été publié (et effacé depuis) le 2 juin 2004. Il y a quelques années, j’avais fait un billet Bon anniversaire mon blog. Dans celui-ci, je me penche sur les traces et l’historique de ce blog. Des traces les plus anciennes du blog, alors sous l’adresse Genma.free.fr, peuvent être retrouvées sur le site https://web.archive.org/web/*/genma.free.fr, pour voir le design d’époque et le design suivant qui a peu évolué depuis... Et c’est le 31 août 2016 que le blog a migré sur l’adresse "Blog.genma.fr", cf mon article Miroirs de ce blog - Migration du blog.

Les confinements

Les différents confinements ont été très compliqué. Non pas de par l’isolement qu’ils ont engendré (je suis quelqu’un de très casanier avec une vie sociale réduite, je passe mes soirées devant des séries ; je ne sors pas dans les bars). Non pas de par les conditions, j’ai des conditions on ne peut plus privilégiées : vie en pavillon avec jardin, une chambre/bureau aménagé, une connexion fibre (installée en mai 2020).

Mais le fait de suivre l’actualité via le journal télévisé (la télévision, cet ancien monde, qui me permet de rester connecter avec un monde autre que le mien, de sortir de ma bulle de filtre de geek s’informant uniquement via Internet) m’a déprimé. Je m’explique. Le confinement a été présenté comme un moment d’arrêt, avec des interviews de personnes s’ennuyant, ne sachant pas quoi faire de leurs journées, se lançant dans l’apprentissage d’un instrument de musique.... Alors que moi, de mon côté, les confinements ont été des périodes où, enfermés chez eux, les managers ont étendu les horaires de travail en ajoutant des réunions plus tôt et plus tard... cf la partie sur le télétravail un peu plus loin. J’entendais parler des gens du fait de n’avoir rien à faire et tournant en rond pendant quand je travaillais sous pression en continue avec un management inadapté au télétravail....

Qui dit déprime, dit enferment aussi dans une routine...

Une routine depuis des mois

Les semaines et les mois passent avec toujours les mêmes choses, le même rythme, la même routine. Ce rythme et cette routine sont importants à détailler pour comprendre leur incidence sur la suite. Chaque jour de la semaine, je dépose ma fille chez sa grand-mère qui habite à 20 minutes à pied de chez nous. L’aller-retour se fait entre 8h et 9h00. Début de la journée de travail à 9h00. Travail jusqu’à 12h00. Pause déjeuner, j’en profite pour faire quelques tâches ménagères (lessives, plier le ligne ...) . Retour devant un ordinateur pour faire de la veille, lire des choses. Reprise du travail jusqu’à 18h00, heure à laquelle une alarme sonne sur le téléphone. En fonction de ma journée, je pars de suite ou je finis une énième réunion. Et je pars enfin chercher ma fille. Retour, préparation du repas etc., je passe du temps avec ma fille et vers 21h, c’est le début d’une soirée télé à regarder la série du moment.

La nuit est agitée, Mononoke ne fait toujours pas ses nuits ; cela veut donc dire 2 ans a avoir des nuits hachées. La fatigue se cumule toujours plus. Le week-end, pas de grasse matinée, Mononoke se lève et moi avec. On passe la matinée ensemble, en laissant sa maman dormir un peu. Et on passe aux activités du week-end : Ryo-Oki fait les courses pendant que je babysitte et m’occupe des tâches ménagères. On sort un peu pour faire une balade en famille. Le dimanche midi, c’est le repas chez mes parents. Les personnes que je voie se limitent donc à Mononoke, Ryo-Oki, ma belle-mère, mes parents, ma sœur et les neveux nièces.

Les problèmes de ce rythme

Le temps de transport a été remplacé par du temps de travail. Avant, je partais à 7h30 de chez moi, pour arriver à 9h30 au boulot. J’ai gagné une demi-heure de sommeil, une demi-heure sur le début de la journée de travail. Je finissais à 17h pour arriver à 19h00 chez moi, je finis désormais mes journées vers 18h00, mais e plus souvent à 18h30. Le midi, je prenais un peu plus d’une heure avec une pause-café incluse. Pendant un moment, cela a été manger en 30 minutes devant le PC...

Reprendre du temps pour soi

Du coup, je reprends du temps pour moi et tant pis si le travail en pâtit. Le midi, j’ai commencé à reprendre le temps et bloquer à mini une heure, voir une heure et demie. Je prends une heure pour moi : une demi-heure pour manger, une demi-heure pour faire un tour en vélo. Je fais un petit circuit en ville, je vais jusqu’à un parc, je fais un tour dans le parc et je reviens. Je ne fais pas du vélo pour faire du sport, je vais à mon rythme. Du temps où j’étais étudiant et avant mes 30 ans, j’ai beaucoup utilisé mon vélo pour me déplacer pour aller chez les copains & chez Ryo-Oki, j’allais deux fois par semaine au dojo faire du Judo à vélo... Je ne suis pas un sportif, c’est une balade plaisir (en ville même si j’ai le temps d’aller jusque dans un parc municipal dont on a vite fait le tour) J’écoute mes podcasts (c’est dangereux mais ce n’est pas un casque isolant du bruit), je regarde régulièrement autour de moi et je ne roule pas grande vitesse : je peux freiner brusquement, déraper et ne pas tomber (j’ai l’habitude). Parfois je fais plus long, je fais 45 minutes, voir une heure de vélo quand la semaine est difficile et que j’ai besoin de souffler et me vider la tête. Ce temps de vélo est nécessaire. Je sors de mon bureau, je vois la lumière du jour, je prends l’air.

2020 et 2021

Si je regarde un peu en arrière, 2019 était une année de transition et d’adaptation avec la nouvelle vie de papa et le changement d’emploi (pour revenir dans une grande ESN). Année de transition mais aussi changement radical de vie car la parentalité, c’est vraiment un avant et un après. J’ai moins de temps ou plutôt j’ai du temps qui est consacré à d’autre choses, d’autres priorités. Et c’est sans regret tant Mononoke me comble de joie, d’affection, d’amour et nous partageons tant de choses ensemble. 2020 a été une année de pandémie et 2021 a été dans la continuité. Avant j’allais à des tas d’événement et je donnais des conférences. Mais la pandémie a masqué le fait qu’avec ma nouvelle vie, mon nouveau rythme, mes nouvelles priorités, je ne prenais plus du temps pour moi. J’ai passé une année 2020 puis une première partie de l’année 2020 sans vie sociale. Sans voir personnes d’autre que la famille très proche.

Un télétravail inadapté

Sur le télétravail, j’ai lu des dizaines d’articles et retour d’expérience. Comme déjà dit et je répète, le temps de transport a été remplacé par du temps de travail. Et l’air de rien cela ne m’a pas permis de m’épanouir... Sur la partie télétravail en collaboratif, je voudrais faire un ou plusieurs billets de blog pour partager mon expérience. En résumé, il y a une méconnaissance voire une absence de connaissance de ce qu’est le travail collaboratif. Une personne partage son écran dans un outil de visio (Teams) et la personne sert de scribe. On ne travaille à plusieurs sur le même document alors qu’on a les outils pour. Bref, c’est une situation compliquée.

Je suis pour le télétravail, je suis à l’aise avec le télétravail et les bénéfices que cela peut apporter. Mais quand il est bien fait et que tout le monde comprend comment il faut faire pour que cela se passe bien. Ce que décrit Carl Chenet dans sa série de billets de blogs sur les mauvaises pratiques de management dans le télétravail, je l’ai on ne peut plus vécu. Je crois fermement dans les vertus et qualités du télétravail. Mais je ne le vis pas.

En résumé, au niveau travail, voilà comment je présentais 2020 à mes amis dans le mail que je leur ai envoyé pour demander et donner des nouvelles.

En dehors des périodes de confinement pour lesquelles c’est 100% télétravail, c’est télétravail 3 jours par semaine, 2 jours en présentiel obligatoire pour faire des réunions à distance depuis sa place, mais on est dans le même open-space pour l’esprit d’entreprise... Avec un management à l’ancienne, les travers des sociétés de services (que je connaissais déjà de par mes 10 ans dans ma première expérience professionnelle), le quotidien est de plus en plus compliqué et cela crée des tensions dans mes relations avec ma hiérarchie. Je suis de plus en plus ingérable, je ne rentre pas dans le moule...

Mauvais manager, changer de manager

Mon manager m’a reproché d’être mal organisé, pas souple sur les horaires, en un mot, d’être psychorigide. J’ai eu beau lui expliquer que j’étais devant un ordinateur de 9h à 18h, déjeunant devant, soit 45 heures par semaines. Il m’a rétorqué "Tu es payé à la tâche, pas à l’heure".

Sur les réseaux sociaux, à plusieurs reprises j’ai cité quelques phrases entendues pour comprendre et me rassurer sur le fait que les problèmes ne venaient pas de moi mais bien du manager.

Dernièrement, j’ai écrit : Le manager qui demande 3 fois par jour aux différentes réunions aux autres managers "Vous avez une visibilité sur le retour sur site de votre côté ? On revient quand sur site ?" Oui les conditions personnelles de ce manager font que le télétravail est difficile pour lui (famille nombreuse). Mais y aussi le fait que professionnellement qu’il n’est pas adapté au télétravail : il ne sait pas travailler en collaboratif, pilotage à base de fichiers Excel... Et on sent le "on va recadrer un peu le laisser aller de l’éloignement lié au télétravail" sans chercher à comprendre pourquoi il y a eu un détachement /éloignement. Non il n’y a pas un "esprit d’entreprise" et autre "well being at work". Le travail, c’est le travail.

Et quand on a un autre rythme de vie que métro boulot dodo en supprimant "la partie métro" grâce au télétravail... Ou quand au contraire cette partie métro a été remplacé (imposé) par "boulot"...

Bref, j’appréhende le retour sur site avec "tu pars déjà ? " Bah oui, je fais plus les mêmes horaires qu’à distance, j’ai de nouveau du "métro" et autre "tu es moins productif".

Besoin d’avoir du sens dans ma vie professionnelle

Depuis 2 ans, j’ai une activité de chef de projet d’une grande ESN et bien que dans le centre d’expertise opensource, je n’utilise pas mes compétences opensource. Je pourrais travailler sur une thématique autre (dès lors que c’est de l’informatique), cela serait pareil. Sur la première année et demie, j’ai fait différentes choses, mais rien de vraiment technique. Depuis le début de l’année 2021, je suis chef de projet et je fais donc du pilotage sur la base de fichier Excel. Je fais des réponses à des appels d’offres.

Je ne fais plus de techniques et le blog s’en ressent. Je n’ai pas d’inspiration / de sujets que je veux partager.

Ce qui m’importe vraiment à l’heure actuelle c’est le temps que je passe avec Mononoke. Et c’est tout. Beaucoup diront que cette déprime et lié au manque de vie sociale via le travail. Mais je ne pense pas. Je ne veux pas retourner en présentiel, je ne veux plus reperdre du temps dans les transports en commun pour juste être présent physiquement. J’ai besoin de donner du sens à ce que je fais et pourquoi je le fais. J’ai besoin de m’épanouir via le travail (qui est obligatoire dans notre société et dans mon mode de vie actuel). Mais je ne fais pas d’opensource et ça me déprime. Quant au logiciel libre, je ne suis plus un libriste depuis longtemps. Autre sujet....

Changer ?

En mars dernier, j’avais publié un billet de blog sur un coup de tête (de sang) où je parlais du fait que je cherchais une nouvelle aventure. C’est toujours le cas. Ce billet est à retravailler et structurer pour mieux exprimer ce que je veux faire, où je veux aller. Je dois faire un bilan sur mes aspirations et compétences. Je m’aperçois que j’ai encore du mal à faire le deuil du métier passion et j’ai encore des séquelles de mon burnout. La solution pour me sortir du burnout et du boulot passion avait été suite à l’électrochoc de l’arrivée future de Mononoke de partir pour un emploi alimentaire, un peu en mode mercenaire. Mais j’ai sous-estimé le fait que je n’ai pas pris de pause, qu’il y aurait la pandémie de 2020-2021, qu’une ESN reste une ESN avec tous ses travers.... Avec tout ça s’ajoute le fait que je vieillis, (Vieillir, là encore, vaste sujet qui mériterait que j’écrive différents billets de blogs sur le sujet) et que j’ai passé le cap de la quarantaine (42 ans cette année) : on n’accepte plus à 40 ans ce qu’on acceptait à 25 ans (j’ai commencé ma carrière et fait 12 ans dans une première ESN avant mon métier passion).

Bref, je dois résoudre tout ça avant de pouvoir changer...

Conclusions

Le monde a changé et ma vie a changé. Moins d’envie. Beaucoup moins de passion. Une vie différente. Beaucoup de choses ces dernières années et dernier mois sur lesquelles je dois encore prendre du recul... Ecrire et finir ce billet m’a fait un peu de bien. J’ai vu que j’aimais encore écrire. Que j’avais encore besoin d’écrire. Mais il y a un sentiment d’inachevé, de noyade, de ne pas savoir où aller, d’avoir trop de réflexions différentes à l’esprit...

En juin 2021 je suis enfin vacciné (première dose) et je peux entrevoir la possibilité de pouvoir enfin revenir une vie normale. Mais si vie normale veut dire retour à la vie d’avant, au rythme d’avant... je n’en suis pas sûr. Beaucoup de questionnement sans réponse...

2 Messages

  • Bonjour,

    Ca fait plaisir d’avoir de tes nouvelles, surtout que je ne te lis plus sur twitter non plus. Long billet en plus sur un sujet clivant. il y a clairement des personnes incapables de s’adapter à de nouvelles situations et c’est criant dans cette période. Après on se trouve toujours des excuses...
    Tu as mis en place des rituels différents par exemple mais par contre, tu t’ai laissé débordé par cette hiérarchie qui fonctionne comme avant. J’ai eu énormément de réunions au début du télétravail et petit à petit j’ai montré que ces rituels étaient inutiles alors que monter des "task force", des points spécifiques avec des objectifs étaient plus efficace. Il me reste une journée avec un réunion un peu plus tard parce que présence de gens en équipe du soir mais bon, ça va.
    Je dois aussi dire que j’angoisse un peu le retour parce que nous avons encore des mesures barrière drastiques, pas assez d’espace pour bosser tranquille puisque moins de bureaux, de place en salle de réunion.


  • "Mais je ne fais pas d’opensource et ça me déprime. Quant au logiciel libre, je ne suis plus un libriste depuis longtemps"

    Ces deux phrases juxtaposées m’intriguent... Qu’entends-tu par là ? Un non-libriste qui veut faire de l’open-source, c’est quoi exactement ? Un gars pragmatique qui ne fait pas d’"évangélisation" ?