De la différence
D’où je viens
Pour rappel, j’ai 38 ans, je suis donc un enfant des années 80, qui a donc passé une bonne partie de mon enfance devant les émissions télévisées, les films, les chansons et autres musiques passées à la radio. J’ai donc eu une enfance en France, et même si chaque vécu et particulier, je dirai que j’ai avant tout une culture européenne mais avant tout française (vu que j’ai suivi mon éducation en France), sur fond de culture mondiale américanisée (vue toute la pop-culture et films que j’ai vu), mixée à la pop-culture japonaise (vu tous les animes et manga que j’ai vu, puis les livres et autres documentaires sur le Japon que j’ai pu voir, de part mes centres d’intérêt).
L’autre
J’ai plaisir à discuter avec quelqu’un qui est totalement différent de moi, pour découvrir la culture de l’autre, son vécu, sa personnalité, ses origines et chasser les a priori, les idées préconçues... Quand je rencontre une nouvelle personne, je commence par poser quelques questions, pour en apprendre plus sur la personne, ce qu’elle aime, qui elle est. Et c’est d’autant plus vraie quand la personne a des origines tout autre que moi. Ces discussions m’apporte beaucoup d’enrichissement personnel.
Et pourtant
Et pourtant, quand je fais un peu le bilan de ma vie sociale (voir à ce sujet mon billet , je constate que je ne suis pas dans la diversité. Je suis dans ma bulle. Que ce soit de part mes activités professionnelles, associatives, je côtoie des personnes assez semblables à ce que je suis. Un cadre supérieur, éduqué, français, blanc. Par chance, mon entreprise est dans la diversité et nous avons un certain nombres de personnes d’origines diverses donc racisées.
Des différences de générations
Je le constate tous les jours, j’ai un certain âge, j’ai plus de 10 ans de différence avec certains de mes collègues. Cette différence d’âge, je la ressens avant tout dans la maturité professionnelle. Non pas dans la connaissance mais dans l’affirmation de soi, le fait de prendre certaines décisions. Certains diront que cela s’appelle l’expérience.
Mais je la ressens aussi dans les blagues, les références à la pop-culture (citations de films, musique, livres ou autres). Il y a une sorte de décalage entre ce qui m’a forgé moi, en terme de culture et de centre d’intérêt, et ce que la personne en face de moi connait.
Et c’est encore plus flagrant avec mes usages d’Internet, qui n’ont rien à voir avec ceux de tout une génération plus jeune que la mienne. Ce sera le sujet d’un prochain billet que je suis en train de rédiger. A suivre.
Trop de différence
Parfois, la différence est trop grande, trop importante. Il y a beaucoup de différence, il n’y a aucun point commun, aucun centre d’intérêt commun. Il y a comme une sorte d’incompréhension de l’autre qui s’instaure. Et je trouve ça dommage... Je trouve ça dommage car j’aimerais découvrir l’autre, en apprendre plus sur, mais ce n’est pas possible. L’autre ne sait pas ou ne veut pas partager, n’a pas de sujet de conversations qui m’intéresse, ou alors je ne sais pas capter son attention et l’intéresser...
Prendre de l’âge
Les différences de cultures, de génération etc. me font sentir que d’une certaine façon, je vieillis. L’écart d’âge se fait sentir. Encore quelques années et j’aurai passé plus de temps en couple que seul..., un exemple parmi tant d’autres...
Assez souvent, j’ai besoin de me retrouver dans mon petit cocon. Je vis dans la nostalgie mais surtout dans le nostalgeek, je rejoue encore et encore aux mêmes jeux, je fais du retrogaming pour jouer des jeux auxquels je n’avais pas encore joué. Et je suis à contrario dans la nouveauté, je regarde des nouvelles séries, des nouveaux films. Mais je revois aussi les anciens films que j’ai déjà vu des dizaines de fois et que je connais par cœur, plutôt que de voir une nouveauté, mais assez insipide, pâle remake d’un film que je connais par cœur...
Je ne suis pas dans le c’était mieux avant car ce ne l’était pas, c’était différent, autre chose, tout comme le futur sera différent, autre chose. Je trouve juste dommage qu’en prenant de l’âge, je m’éloigne de plus en plus de toute une partie de la population qui n’était pas née quand j’avais leur âge.
Et cela me pose un soucis car dans ma volonté de partager mes connaissances, d’aller vers eux, il faut que je m’approprie leurs codes, leurs façons de faire et de voir le monde, leurs usages des nouvelles technologies...
Conclusion
A la relecture de ce billet je me dis que je devrais peut-être prendre le problème sous un autre angle : pourquoi ne pas aborder les nouvelles générations comme j’aborde quelqu’un qui est différent de moi de part ses origines. Ces personnes seraient alors des personnes qui ont à partager, à m’offrir leurs vécues, leurs expériences, leurs connaissances et visions de la vie. Et à mon tour, je pourrais faire de même. Il faudrait que j’approfondisse la question dans cette direction.