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Pourquoi je quitte les Cafés vie privée ?

D 27 mai 2015     H 09:00     A Genma     C 14 messages   Logo Tipee

TAGS : Les réflexions du Genma Café vie privée Planet Libre

Mon background

Je suis utilisateur de logiciel libre depuis 12 ans. Depuis 12 ans, j’ai passé des heures et des heures à lire les débats, les arguments des uns et des autres sur comment faire pour démocratiser Linux (pardon GNU/Linux), sur le fait qu’il faille ou non porter des logiciels libres sur des OS privateurs... (Oui mais dans ce cas ils ne passeront pas sous GNU/Linux car ils ont déjà tous les logiciels...), les forks (Firefox/Iceweasel)... J’ai assisté, écouté et vu des centaines de conférences sur des tas de domaines... J’ai vu du troll... J’ai participé à des forums, publiés sur des blogs... Bref, j’ai une certaine expérience de ce domaine. J’ai la prétention d’avoir 12 ans de background en terme de diffusion, de sensibilisation, de propagande et de promotion du logiciel libre...

J’ai d’abord été un utilisateur, un apprenant (et je le suis toujours) avant de passer du coté de la diffusion de mes propres connaissances...

Depuis presque deux ans, je co-anime des Cafés vie privée. Au sein d’un groupe hétérogène. Nous avons chacun nos points de vue, nos vécus, nos expériences et nos points de vue sur "Les Cafés vie privée". De plus en plus nombreuses sont les divergences de point de vue. J’accepte la critique argumentée, je me suis remis en question sur de nombreux points. Je comprends les points de vue des autres. Mais quand on se refuse à comprendre et même à écouter mon point de vue, quand on ne cesse de dire "ce n’est pas comme ça qu’il faut faire" sans chercher à comprendre pourquoi je pense que c’est peut être une bonne façon de faire, quand l’intégrisme est omniprésent, il y a un moment où il faut savoir dire non, dire stop.

Comment parler au grand public ?

Je prépare une conférence que je serai amené à faire plusieurs fois sur "L’importance de la vulgarisation et la communication auprès du grand public". Je commence à la préparer, je n’aborderai donc pas ça en détail ici, mais je peux déjà donner quelques éléments de réflexions :
 traiter les gens de Noob, de Mme Michu c’est déjà porter un jugement ;
 selon les mots que l’on choisit, les personnes en face de nous peuvent très rapidement se sentir dévalorisée, jugée, incompétente ;
 jouer sur la peur n’est pas une bonne chose. Parler de la NSA à quelqu’un pour qui le modèle de menace c’est potentiellement la personne qui lui envoie du spam ou des mails de phishing/hammeçonnage, est-ce raisonnable ?
 dire "on dit pas crypter mais chiffrer bordel", est-ce une bonne façon de sensibiliser ?
 imposer la façon de communiquer, imposer le fait que ce ne soit pas organisé, est-ce qu’on tient alors compte des avis des autres ?
 critiquer et reprocher aux autres sans soi-même se remettre en question...
 définir une charte de bonne conduite quand on se revendique des Cafés vie privée... est-ce laisser un peu de liberté ?
Revendiquer le fait d’être irréprochable et ne pas voir que les points ci-dessus sont gênants voir bloquants, ce n’est pas être irréprochable. Bien au contraire.

Comme j’aime à l’expliquer, l’informatique est un domaine où je suis à l’aise car c’est ma passion. La personne en face de moi n’a pas à se sentir "inférieure", elle a des tas de domaines dans lesquelles elle a des connaissances, des facilités que je n’ai pas. La personne ne doit pas se sentir dévalorisée. Il faut se mettre à son niveau de connaissance, lui expliquer, avec des mots simples. On commence par les base et on monte en compétence, on élève le niveau de connaissances. On voit ce que la personnes veut apprendre, on sensibilise, on fait comprendre qu’il y a des choses qu’on estime qu’il faut qu’elle apprenne.

Et quand on interagit, quand on communique, l’intégrisme n’est pas la solution pour sensibiliser. Soit on veut rester entre nous. Soit on veut s’ouvrir aux autres. Personnellement, je suis pour la seconde option. De même que l’intégrisme dans le logiciel libre (que je peux cependant comprendre) n’est pas la solution pour la démocratisation du logiciel libre, l’intégrisme dans les Cafés vie privée n’est pas - de mon point de vue la solution. D’où ma décision.

Je quitte pour mieux continuer

J’ai ma personnalité, mon égo, ma façon de faire. Les personnes que je rencontre voient ma volonté d’être pédagogue, ouvert... La pédagogie, la vulgarisation veut dire aussi de la simplification, peut potentiellement induire en erreur. D’où mon insistance : "Je ne détiens pas la vérité. Faites vous votre propre avis. Apprenez. Critiquez. Jugez. Multipliez les sources d’informations". Je peux comprendre que l’on aime pas ma façon de faire, ma volonté de simplifier, de vulgariser. Mais je pense que c’est la bonne façon de faire.

L’appellation n’appartient à personne, mais selon la visibilité de ceux qui animent, il est facile d’assimiler une personne et une façon de faire à un concept. Je quitte donc pour mieux faire ce que j’ai vraiment envie de faire. Il y aura toujours des réflexions, des jugements, des trolls sur ce que je fais, mais si je ne fais plus ça sous l’appellation "Café vie privée" (appellation trop restrictive quand à mon ambition - le mot est lâché), on ne me jugera que moi, on n’associera pas ce que je fais avec les "Cafés vie privée", on ne pourra pas dire Les "Cafés vie privée" sont comme ça ou comme si vu que Genma les fait comme ça.

La suite ?

Je continuerai peut-être de participer aux Cafés vie privée, je ne sais pas encore. Mais je pense également faire mon propre canal de communication, en mon nom. Ainsi ce sera clairement différencier ce que je fais de façon collective de ce que je fais à titre personnel. Tout ce que je fais étant sous licence Creative Commons by SA, il vous est possible de reprendre, de modifier, de diffuser de partager et de faire à votre tour votre propre diffusion de connaissance. Car c’est là le plus important pour moi : partager, diffuser, élever le niveau de connaissances de tout le monde sur des domaines qui sont chers à mes yeux.

14 Messages

  • Hello,

    J’ai les mêmes réflexions à l’esprit ces derniers temps. Je suis tout à fait d’accord avec toi, il faut dépasser le entre-nous et aller chercher les utilisateurs (sans les juger).

    Tcho !


  • Bonjour,

    Pour moi l’informatique "vulgarisé" c’est comme la politique, tu as les pro et les anti, chacun à SON camps et peut blablater pendant des heures pour t’expliquer que c’est lui qui a raison, mais si tu rentres dans le détail tu n’as plus grand monde :

    Je vais te raconter une anecdote amusante qui m’est arrivé il y a 3 ans.
    J’ai reçu un stagiaire dans mon entreprise qui suivait une formation "sécurité informatique blabla" bref le nom bien pompeux comme sait nous en offrir l’éducation nationale.

    Il est arrivé et à commencer a me saouler avec "Linux c’est plus sécurisé que windows nanan nanana".

    Je n’ai pas chercher a discuter je lui ai pris sont portable (sous debian) et je lui ai fait le coup du /bin/sh dans le grub ->http://www.outsidaz.org/blog/2007/10/22/resetting-root-password-via-grubkernel-boot-options/

    Je lui ai changer son mot de passe et lui ai redemandé ce qu’il pensait de "Linux c’est plus sécurisé que windows ...." Le pauvre est devenu tout pale.

    "Linux c’est plus sécurisé que XXX" c’est BIDON !
    "Configurer et comprendre GRUB" ça c’est utile !

    Il connaissait les poncifs vu vu et revu partout sur le net mais il avait tort, j’aurai pu lui expliquer pendant 2 heures il serait resté sur ses positions. Là une démonstration et je pense qu’il a compris qu’aucun système n’est "sécurisé" c’est a NOUS de le "sécuriser"

    Pourquoi je te raconte ça ? pour démontrer qu’entre ceux qui parles et ceux qui savent faire il y a un énorme fossé. Pourquoi expliquer a quelqu’un l’intérêt de crypter (oups chiffrer) ... capture ses codes accès en live et balance lui sont mot de passe :).

    Les informaticiens ont souvent le "complexe de dieu" et c’est ça qui est très pénible et qui je pense te pousse a quitter les cafés libres, mais ce "complexe de dieu" ne résiste pas a la pratique.

    Si je peux me permettre une suggestion, tu pourrai penser a changer ta façon d’expliquer en intégrant une démonstration. Parler de sécurité c’est facile, la mettre un en place c’est autre chose.

    Personnellement je pense que la pédagogie en informatique ne peut se faire que par la pratique.

    Je préfère :
    "iptables -A INPUT -i eth0 -p tcp —destination-port 80 -j DROP"
    a
    "Le firewall de linux peut bloquer des ports"

    Bonne continuation ;)
    max


  • c’est drole parce qu’avec Cascador, nous échangeons des emails concernant notre approche et nos facons de faire concernant le libre, la vie privée, la politique, la démocratie...

    En voulant bien faire, nous avons certainement commis des erreurs, créer des trolls, compliqué les choses.

    Le probleme est que nous sommes les porteurs de mauvaises nouvelles : en face, ils parlent de securité, de lutte contre les mechants terroristes, il parlent de protection, qu’ils sont des gentils politiques qui se battent pour le démocratie et la defense du monde civilisé, qu’ils ne pensent qu’a aider les citoyens par des lois positives... alors que nous avons un message contradictoire, ou nous expliquons l’inverse, que nos prorpres gouvernements nous menacent.. etc etc

    Notre message est forcement anxiogène et il doit être revu et corrigé pour positiver.

    Dur, dur.


  • Hello,

    Ton questionnement, je le traverse déjà depuis des mois. C’est une des raisons pour lesquelles je n’écris plus forcément sur le libre ou la vie privée depuis un petit temps. Je suis justement en train de préparer un billet sur le libre qui profite de la peur de l’actualité avec PLJRenseignement pour tenter de gagner des adeptes. Pour moi, surfer sur la peur c’est se tromper de combat, c’est fuir plutôt que de dénoncer ou affronter (même si les cryptoparties (désolé, je préfère ce terme, ça prend moins de temps à taper :) ), sont essentielles : pour apprendre à se protéger, à découvrir des outils libres, éthiques et solidaires.

    Pour la vulgarisation, qui rejoint d’autres points que tu cites, c’est aussi un reproche que je fais à pas mal de libristes (je dis bien certains, je ne mets pas tout le monde dans le même panier) : une sorte de complaisance, d’auto-suffisance. On ne vulgarise pas, on traite son interlocuteur de noob s’il a le malheur de s’intéresser au sujet et poser une question, et on regarde les "windowsiens" ou Apple Users de haut. (Au fait, un scoop : j’ai toujours un windows quelque part, même s’il me sert principalement de console de jeu). J’ai eu l’occasion de parler à plusieurs personnes qui m’ont tout simplement dit qu’elles avaient abandonné l’idée de tester du Linux ou du libre, simplement parce qu’ils se faisaient rabrouer sur des... listes d’entraides ! Bref, selon moi, ce n’est pas avec ce genre d’attitude que le libre décolera (c’est d’ailleurs pour cela que j’adore framasoft, qui vulgarise et fait quelque chose de concret, user friendly).

    Bref, j’espère cependant continuer à te lire. J’adore tes billets, et si jamais tu veux qu’on bosse un de ces quatre ensemble sur quelque chose, ce sera avec plaisir ! ;)

    Greg.


  • Alors, tant qu’on y est de faire sa petite blablaterie sur son expérience, j’ai arrêté aussi de débattre, de vouloir aider les gens, de vouloir partager ma passion. Marre de voir mes "élèves" (je donnais des cours dans une association) me demander de leur créer un compte Gmail le lendemain d’un speach sur la vie privée. Marre de réparer les ordis des copains ou de la famille sous Windows parce qu’ils s’en foutent puisqu’il y a toujours Sabcat qu’est là pour réparer leurs conneries, (car oui globalement Linux est plus sécurisé que Win, ne serait-ce qu’être loggué en admin de base). Même dans ma propre famille, ma femme me disait que j’étais parano sur la vie privée, rien à cacher toussa, mais qui met un mot de passe sur son smartphone pour pas qu’on lise ses sms...
    Je n’ai pas vraiment eu ce sentiment d’être incompris, ou contredis, peut-être parce que j’étais celui "qui s’y connait", je n’avais pas à débattre ou à défendre mes idées. C’est le je-m’en-foutisme général qui m’a dégoûté. Donc, moi aussi je m’en fous de leurs problèmes maintenant, ce n’est plus le mien en tout cas.
    J’ai envoyé chier tout le monde. Je ne dépanne plus que des ordis sous Linux (rarement sous Win et sous certaines conditions drastiques). Je ne perds plus mon temps et je me comporte en despote. Et je me sens beaucoup mieux.


  • Perso, j’ai commencé à vulgarisé (dans d’autres domaines, certes). Le problème, c’est que je suis les fesses entre deux chaises : j’ai assez de connaissances pour transmettre mais pas assez pour ne plus être bancal.

    La sécurité informatique, j’ai le fameux guide d’autodéfense numérique. Je veux bien **aider** les gens dans leur réflexion, le pourquoi du comment, leurs suggérer des pistes pour voir les menaces. Je veux bien passer des tutos bien foutu (merci Genma :-)), et les aider si besoin (une forme de tutorat quoi, ou d’un parrain). Mais faire à leur place non, c’est direct. Je transmet des connaissances. Je ne suis pas prestataire, sinon je fais payer direct et je dis clairement les limites du système (l’erreur humaine).


  • Barbu avec complexe de dieu très compétent qui ne cherche pas à comprendre les néophytes = immonde connard.
    C’est aussi le message qu’a voulu faire passer Okhin dans sa conf d’ouverture de PSES 2014. T’es pas tout seul à en avoir marre. ;-)


  • Salut !

    Sur le coup le titre annonçait un mauvais présage mais finalement on est rassuré par la conclusion du billet. On pourra donc bientôt trouver sur le net Youtube des conférences de Genma au côté de celles de Benjamin Bayar ! :)

    Sérieusement, la vulgarisation est absolument capitale si on veut toucher le grand public. D’une certaine façon, on peut d’ailleurs dire que la réussite de Microsoft tient au fait que cette entreprise a réussit techniquement a vulgariser l’informatique. Reste à montrer aux consommateurs que d’autres mondes existent.

    "La science informatique n’est pas plus la science des ordinateurs que l’astronomie n’est celle des télescopes". C’est pas de moi :) https://fr.wikipedia.org/wiki/Hal_Abelson


  • Moi je n’aime pas vulgariser, ça m’emmerde d’expliquer à des neuneus lavés à la TV, s’ils veulent comprendre, ils font comme moi, ils lisent et étudient.

    Plus on vulgarise, plus on perd nos jobs car les petits merdeux sans diplôme prennent nos emplois car ils ont le sens commercial et le commercial a pris le pas sur tout le reste...

    L’informatique c’est pour les informaticiens, c’est une science et pas un loisir multimédia.

    J’en ai rien à faire du grand public, l’arrivé du grand public ça été la fin du vrai internet, un internet commercial, surveillé et inintéressant. Je ne veux surtout pas toucher le grand public, cet espèce de tas de neuneus dégénérés, crédules et analphabètes.


  • @doublepene Ce genre de message me conforte dans ma volonté de vulgariser de diffuser les connaissances. J’hésite en le troll, la personne aigrie... Bref, libre à toi de penser ainsi, moi j’ai un autre avis :-)


  • La vulgarisation est nécessaire, certains concept peuvent sembler très abstrait pour le novice, et le novice est persuadé de ne pas être capable de comprendre : si, il peut comprendre mais il faut ranimer un peu l’étincelle de curiosité.

    C’est peut être le plus compliqué car tous n’ont pas les même intérêts, ou centres d’intérêts. Mais comme beaucoup ça m’exaspère de voir les maladresses des utilisateurs qui refusent de chercher à comprendre, et qui veulent "quequandonclicçamarche" : non c’est plus subtile que ça ; parfois beaucoup de mécanismes entre en ligne de compte et il faut simplifier (mais ça a ses limites).

    Par exemple
    Pour préparer une machine je réclame que l’utilisateur soit présent , qu’il me voit faire et je lui explique le pourquoi du comment, en dégrossissant évidemment. L’important c’est de transmettre des petites briques de connaissance qui mènera l’’utilisateur vers l’indépendance et la réflexion .

    Je lui fait comprendre que dans tout les cas, c’est bien lui qui donne les ordres à sa machine qui ensuite les exécutera. Et qu’ils arrêtent avec des MdP de crotte. (je fais un travail personnel sur les gros mots)

    Bref il faut que le novice s’intéresse un minimum sinon ça ne mène nul part.


  • Comme SabCat, je ne dépanne plus les ordis de mon entourage, c’est contre-productif et en plus de ça, cela m’ennuie terriblement :)
    Y compris sous GNU/Linux ! Mais je leur suis dispo à volonté pour information, afin de donner de l’autonomie.

    On parle ici de vulgarisation, et je comprend bien toutes les inquiétudes émises.
    Surtout que j’aime bien être précis, pointu, et que ne voudrais surtout pas sous-estimer l’auditeur.
    Donc en ce sens vouloir vulgariser un discourt me paraît un non-sens, et pourtant il faut bien s’adresser au grand public, celui-là même qui ignore volontairement ou non les problèmes liés à la vie-privée, à la sécurité, aux libertés.
    Alors j’ai pris le partit de semer les graines !
    Cesser de vouloir transmettre mes infos, cesser de vouloir bourrer le crâne de mon auditoire avec des termes techniques, ou des polémiques à se faire passer pour un lobbyiste, ou un doux rêveur à qui on répond parfois sur un ton amèrement paternaliste avec des arguments fallacieux dit avec aplomb…
    Car dans les deux cas, on passe pour quelqu’un d’ennuyeux, le message ne passe pas, voire pire, c’est contre-productif.
    Semer des graines, c’est donner une bribe d’info vulgarisée, sans aller plus loin, juste en effleurant le sujet, en laissant entendre qu’on en connait long, mais qu’on ne voudrait pas saouler avec ça un auditeur pas prêt.
    Semer des graines, c’est laisser germer l’idée, et attendre que la personne revienne vers soit pour développer. Parfois ça met beaucoup de temps à germer, mais une fois semée de manière habile, il est quasi certain qu’un jour les sujets abordés remonteront à la surface, sous une forme ou une autre en fonction des sensibilités de chacun.
    Malgré tout il n’y aura pas grand monde pour revenir directement vers vous afin d’approfondir, mais ceux-là se seront intéressé, il auront eu une démarche Active, celle qui fait qu’on est prêt à évoluer de soit même, à apprendre, à faire grandir son arbre de connaissance. Face à eux, on ne prêchera pas dans le désert !
    Les autres feront doucement avec les ressources qu’ils sauront trouver par eux-même, ou resteront à leur niveau, avec une pousse dormante au fond du pot…

    Alors je sème des graines, je les regarde pousser, et de temps en temps j’arrose :)

    Un exemple ?
    J’ai tendu ma carte de visite à un ami, il l’a retournée, y a vu la possibilité de m’envoyer un e-mail chiffré.
    Il s’est écrié, « Mais pourquoi voudrais-tu que je t’envoie un e-mail chiffrée !? »
    À cela, mauvaise idée de répondre directement sur des histoires d’espionnage gouvernemental ou autres sujets fâcheux.
    Répondre simplement, « Je préfère envoyer des lettres sous enveloppes plutôt que des cartes postales. »
    Il est quasi certains que d’autres questions viendront pour préciser l’idée (remarquez qu’à ce stade le demandeur c’est lui ! Vous ne passez pas pour le lobbyiste), sinon un sourire complice, au pire un silence ne laissant aucun doute sur l’inutilité de gâcher sa salive, monologue garantis.

    C’est valable pour le tout venant, mais il y a sans doute des choses applicables en conférence, pour les sujets qu’on a pas le temps d’aborder, ou fonction du type public (conquis ou réfractaire)


  • J ’ ai étez dans la meme réflexion ,mais il y a bien plus longtemps , je militais à mort pour Java ( je sais ..) , mais bon c ’ était à la fin des années 1990 . Par la suite j ’ ai translaté sur GNU/Linux , grâce à la revue LOGIN et depuis j ’ ai un poste de travail sous Debian , un deux autres " impure "sous Windows , qui me permette de navigué et de joué online .
    Linux et *BSD , ne sont pas grand public , c ’est clair et net , il faut avoir envie , par sois même de rentré dans le free software | open source ...


  • C’est pour ça que j’aime l’approche de Framasoft : pragmatique, pas intégriste. Ma signature sur le forum de Framasoft (dont j’ai été modérateur) a longtemps été "Quand Linux se passera de terminal, il deviendra populaire", je te laisse imaginer les trolls que ça a soulevé... Mais c’est justement cette approche qui les a convaincu de me donner le statut de modérateur à l’époque.

    Comme beaucoup, lassé des intégristes, j’ai fini par arrêter de perdre mon temps sur les forums, même si je fais encore quelques réponses sur Stackexchange de temps à autres. Les intégristes du libre et du terminal (les pires à mes yeux) m’ont usé.

    Et pourtant, je travaille chez un éditeur de logiciel libre pour entreprise (pour qui je gère la communauté), j’ai cofondé Ubuntu Studio, etc. Je produis du multimédia avec des logiciels libres à titre professionnel et en tant que hobby, et j’enseigne cela à la fac de Lyon.

    Finalement, c’est en utilisant tout ça dans des projets concrets que j’ai converti le plus de gens à Ubuntu, Ubuntu Studio, Ardour, ... Y compris des professionnels aguerris dans le son et la vidéo. Pas en faisant des conférences, ni en répondant sur les forums. J’en suis à un stade où je n’écris presque plus de tutoriel : j’utilise, et je montre et si quelqu’un est curieux. Quand le résultat est là, tout le monde s’en fiche de savoir si c’est libre ou propriétaire.

    Exemples :
    - J’ai créé des supports de communication magnifiques (du sticker au roll’up de 2m de haut) pour des salons juste avec Inkscape, alors que tout le monde pensait que ça sortait de la suite Adobe
    - J’enregistre régulièrement de la musique avec Ubuntu Studio, et ça sonne très bien donc mes amis techniciens du son s’y mettent
    - En utilisant Ubuntu depuis 8 ou 9 ans comme OS principal, mon entourage s’y est mis sans effort, parce qu’ils ont vu que c’est facile

    Je suis prêt au compromis, ce qui est incompréhensible pour un intégriste :
    - J’utilise Harrison Mixbus, basé sur Ardour mais payant, car cela permet de financer le développement d’Ardour tout en profitant du savoir d’Harrison
    - J’ai fait acheter Lightwork à mon entreprise pour les vidéos, car c’est le seul éditeur qui tourne sous Mac/Win/Linux, et ce même s’il n’est pas libre

    Etc.

    Merci pour ton article. J’en ai vu d’autres sur ce thème (qui m’ont conduit sur le tien) et ça me rassure de savoir que nous sommes bien nombreux dans cet état d’esprit vis à vis des intégristes. Comme le disait un autre commentaire plus haut, je crois qu’il faut que tu montre plus, la vulgarisation n’est pas suffisante (et je l’ai bien pratiquée...)

    Bonne continuation dans ton évangélisme.