Comment sait-on où j’habite ?
Voici deux aspects concernant la vie privée auxquels on ne pense pas forcément. Le but n’est pas de tomber dans la paranoïa sinon on ne s’en sort pas et on n’utilisera plus aucune technologie. Mais de garder à l’esprit que chiffrer, protéger ses données, c’est bien. Mais les fuites de données personnelles sont nombreuses et pas forcément là où on s’y attend le plus.
Régulièrement, je suis amené à chercher des trajets ou des horaires pour mes déplacements sur le site de la RATP. Et j’effectue ces recherches depuis chez moi, derrière ma box ADSL. Mon adresse IP est géolocalisée. On sait où se trouve mon domicile. Et d’autant plus que, comme je donne comme adresse de départ l’adresse de mon domicile, vu que je souhaite avoir l’horaire du prochain bus qui passe en bas de chez moi et le temps de trajet pour me rendre à un lieu donné, ainsi que la liste des transports en commun à emprunter et les horaires des correspondances...
Une façon de brouiller les pistes serait de définir comme lieu de départ un lieu différent, de passer par des systèmes d’anonymisation (TOR). Mais je perds tout l’intérêt du service. Autant récupérer tous les horaires de toutes les lignes de BUS, métro, RER, de prendre les cartes des circuits et des stations, et de passer de longues heures à calculer mes trajets moi-même.
De même, pour la cartographie, quand je veux aller d’un point A à un point B, j’ai le réflexe d’utiliser Google Maps, qui me donne les trajets piétons, Google Street View pour visualiser la façade du lieu d’arrivée et les environs, une estimation du temps de trajet/de marche à pied, le chemin à suivre.... Là encore, je pourrais utiliser des cartes papiers et calculer mes trajets à la main, mais je ne le fais pas et je donne des informations sur les déplacements que je souhaite effectuer...
Est-il nécessaire de parler du fait que sur les smartphones équipés d’un GPS et d’un système IOS ou Android, les déplacements quotidiens sont conservés (voir https://maps.google.com/locationhistory/ par exemple), que le téléphone que j’ai dans ma poche indique également où je suis.... Mais ce sont là d’autres sujets...
Pour conclure, on peut aussi évoquer le fait que, via cet article, en parlant de Métro et de la RATP, j’ai donné comme indication que j’étais en région parisienne. (ce qui, en passant, est assez facile à devenir, vu que je suis en public (sous pseudonymme), c’est dans cette région que l’on me voit le plus.... Ou quand j’écris un billet pour parler des transports en commun parisien, je conforte cette indication....) Cet article évoque donc des pistes intéressantes sur les nombreuses informations que l’on donne sur soi, sans s’en forcément sans rendre compte / sans en avoir conscience.