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Surf anonyme, un cas extrême, le cas RMS

D 9 octobre 2013     H 08:58     A Genma     C 2 messages   Logo Tipee

TAGS : Identité numérique RMLL : Rencontres Mondiales du Logiciel Libre Vie privée

C’est dans une conférence qu’il a tenu aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (Le développement d’internet et les libertés) que j’ai appris les éléments que je transcris dans le présent article, sur la façon qu’à Richard M. Stallman (RMS), a de se connecter à Internet.

Son but est de ne laisser aucune trace, de ne pas utiliser de serveurs et de laisser des données personnelles dessus. Dans le monde "réelle", il n’a pas de compte en banque, il paie tout en liquide, que ce soit aux Etats-Unis ou à l’étranger. Il ne donne jamais son nom pour les réservations d’hôtel, n’a pas de téléphone portable. Sur Internet, il continue d’appliquer sa philosophie. Il n’a aucun compte sur aucun service en ligne. Le seul compte qu’il est crée, c’est pour avoir le nom de domaine stallman.org, site sur lequel il poste différents billets. On y apprend par exemple qu’il n’utilise que peu une interface graphique, que quand il a besoin d’aller sur Internet (il utilise alors IceWeasel), sinon, c’est un terminal et Emacs, qui lui sert pour tout (coder, rédiger ses mails et ses textes, lire...). Quand il a besoin d’aller sur Internet pour effecturer différentes consultations, il utilise l’ordinateur des autres. Ainsi, ce qu’il a consulté est noyé dans les différentes consultations du propriétaire de l’ordinateur et le fournisseur d’accès n’est pas en mesure de savoir qu’est RMS s’est connecté et quels sites il a pu consulté. Ainsi, on ne peut pas dresser de portrait type (en vue de faire un profil pour de la publicité ciblé). Il répond à une partie de ses mails. Mais quand il sounhaite participer à des discussions sur des sites, forums ou autres, il fait appel à ses assitants qui posteront les messages qu’il aura pu rédigé. Le but est que, même sous son nom, il n’est pas d’inscription à faire, aucune donnée personnelle à donner (pour lui, donner son nom pour s’inscrire sur un service est inadmissible).

Voulant dénoncer le fait que l’on ne doit pas avoir à s’inscrire et à donner des données personnelles, Richard Stallman agit de façon extrême, en accord avec ses convictions. Avoir un compte Facebook ou Twitter serait comme utiliser du logiciel privateur/propriétaire, une abérration. Cette attitude est extrême, mais elle ne l’est pas pas plus que peut parfois l’être l’homme dans ses convictions et ses propos (il n’y a qu’à l’entendre parler des enfants) ou dans son comportement quand on l’invite chez soi (voir à ce sujet le how-to inviter Richard Stallman à une conférence, qui montre le côté associal et exigeant de l’homme).

Je trouvais l’annecdote (le fait d’utiliser les ordinateurs des autres et de faire poster des messages pour soi) assez intéressante, d’où la volonté que j’ai eu de la partager sur ce blog. Le titre peut sembler mensonger (surf anonyme), mais si l’on regarde bien, RMS est un anonyme sur Internet. Il n’a pas besoin d’utiliser Tor, un VPN ou de passer par des proxys pour ne pas être fliqué. Il n’existe pas car il dilue le peu d’informations qu’il donne. Il est donc bel et bien en anonymat quasi total quand il est sur Internet. Les trackers des sites, les plugins Facebooks et autres cookies ne servent pas, car il n’a pas de compte et les comptes fantômes (profil fantôme dans le cas de Facebook) qui peuvent être crées le sont pour la personne possédant l’ordinateur et non sur RMS. RMS réussit donc à avoir une identité numérique assez forte, à être connu et à faire parler de lui, et ce, sans lui-même être présent sur la toile, tout en gérant ce qui se dit en son nom. Et personnellement, je trouve ça fort. A méditer.

2 Messages

  • Cela soulève une réflexion de fond sur nos modes de vie et les restrictions de plus en plus grandes existants contre un accès neutre au réseau. Cependant, même si la cause est noble, le combat ne l’est pas du tout et je trouve particulièrement hypocrite d’utiliser les autres (i.e. les forcer à faire quelque chose que l’on ne veut pas faire) pour ses besoins personnels. Lorsque l’on embrasse une cause, il faut être honnête. Ou savoir reconnaître une bataille perdue, pour mieux gagner une guerre. En l’occurence il n’apparaît pas grave d’utiliser des médias sociaux au nom d’un idéal pour communiquer dessus. La position de framasoft (promouvoir les logiciels libres sur Windows) est exemplaire à ce niveau là !


  • C’est un peu vieux comme article, mais ça n’en est pas moins un sujet intéressant.

    Dans le genre : je brouille ma piste avec celles des autres, Richard devrait aimer le concept de Bugmenot. C’est un moteur de recherche de login, pour se connecter à des comptes publics et multi-utilisateurs, laissés à l’abandon pour permettre aux internautes de sauter l’inscription. Cela ne marche pas pour tous les sites, mais ça m’est bien souvent pratique quand-même.

    Il devient impossible de se protéger contre le tracking. La parade consiste maintenant à laisser tout passer et à brouiller/noyer les pistes.
    Il existe quelques brouilleurs, du genre Random Agent Spoofer (user agent & fonts).
    http://openclassrooms.com/forum/suj...
    Mais le tracking le plus basique, c’est encore celui de notre FAI. C’est pour cette raison que je cherche des brouilleurs de surf pour parasiter ses logs : genre, une extension qui fait des requêtes HTTP aléatoires... En connaissez-vous ?

    Ensuite, 70% des méthodes de tracking se basent sur les métadonnées. Or, toutes les solutions de protection de la vie privée font la part belle au chiffrement du contenu tout en négligeant ces traces élémentaires. A part TOR et Signal/Redphone(iOS/Android), je ne connais aucune solution qui s’y intéresse. C’est pourtant la base ! Encore une fois : si vous en connaissez d’autres...