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Silence sur ce blog en juin

D 2 juillet 2018     H 09:00     A Genma     C 3 messages   Logo Tipee

TAGS : burn-out

En novembre dernier, je donnais pour une première fois ma conférence Du pseudonymat au pseudonyme, où j’expliquais ma démarche personnelle faite il y a deux ans maintenant, revenant sur plus de 20 ans de pseudonymat. J’étais alors assez content, concluant sur le fait que j’avais pas encore de réponse à savoir si cela avait été le bon choix et n’était pas en mesure d’en saisir toutes les conséquences, car c’était encore trop frais, trop récent.

Burn-out

Fin mars dernier, je publiais deux billets d’importance : Le métier passion et Tout intellectualiser qui présentait l’état dans lequel j’étais arrivé. Je ne pensais pas à ce moment-là, que trois mois plus tard, je serais encore sous les conséquences de ce que j’abordais dans ces billets... Peu de temps après je redonnais la même conférence actualisée, en terminant sur ce que j’aborde dans les billets cités, à savoir le fait que je m’étais retrouvé de moi-même coincé dans le métier passion... conduisant à un premier signe de burn-out, sous la forme d’une journée difficile durant laquelle m’était effondré en pleurs devant mon poste de travail, suite à un incident de production. Je constatais que j’avais eu beau avoir anticipé des tas de choses, je ne pouvais avoir le contrôle sur tout.

Cette alarme m’avait fait arrêté le lifehacking extrême, mais j’ai continué à travailler de trop nombreuses heures, 1/3 de plus que le temps réglementaire, cumulant fatigue nerveuse et physique. J’ai pourtant continué à passer des heures en coulisse le week-end à travailler, sans qu’on me le demande, juste parce que j’en ai envie... Il y a beaucoup de choses à faire, je ne comptais pas mes heures, personne ne m’arrêtait car ne voyait ce que je faisais en coulisse... La pression personnelle que je me suis mis avait toujours le dessus...

J’ai ralenti un peu en arrêtant peu à peu et en me déconnectant le week-end - moins évident quand on est d’astreinte - car je voyais que je ne tenais plus le rythme. Et j’en suis arrivé, début juin à avoir, chaque semaine, une journée durant laquelle j’avais une phase de mal-être tel que je ne peux désormais plus renier, que oui, je suis en burn-out. Et une conséquence est que depuis début juin je n’ai rien publié sur ce blog que je n’avais écrit avant, je n’ai pas fête les 14 ou 15 ans du blog, je ne sais plus la date...

J’avais depuis longtemps posé des jours pour aller au festival Numérique Passage en Seine, et jusqu’au début de la semaine précédent l’événement, j’hésitais à annuler mes jours de congés pour avancer mon travail, tant j’ai de choses que je voudrais faire... J’ai tenu bon, je suis allé à Passage en Seine, j’ai refait ma conférence Du pseudonymat au pseudonyme en parlant de ce mal-être que je vis.

Du Bore-out au Burn-out

Sans refaire ma conférence et ré-aborder ce que je disais dans mes deux billets de blogs Le métier passion et Tout intellectualiser , celles et ceux qui me suivent depuis quelques années et qui ont suivi mon parcours m’ont vu passé d’une situation de mission placard, avec un bore-out, vers un métier passion et un épanouissement.

Dans les coulisses, il y a eu la reconnaissance de la direction quant à mon travail et mon investissement, en me donnant plus de responsabilités... Mon CV Linkedin parle pour moi. Je me suis alors mis une pression personnelle et un devoir, lié à un sentiment d’être redevable tel que j’en suis arrivé dans une situation où si je devais donner un échelle de 0 à 10, je dirai que 3 correspond à ce que l’on attend réellement de moi quant à mes responsabilités et mon poste, 6 ce que je pense que l’on attend de moi et que j’essaie de donner, 10 ce que je vise pour réussir à améliorer la situation rapidement. Améliorer la situation rapidement... Comme je le dis dans mon billet Devenir SysAdmin d’une PME - Gestion du legacy- Billet n°1 et les autres de la même série, j’ai hérité d’un service qui est ce qu’il est. Et j’ai passé des heures et des heures, par plaisir d’apprendre, par plaisir d’autodidacte et de comprendre, par crainte de ne pas avoir la maîtrise et le contrôle, à travailler encore et encore... pour atteindre le niveau 10. Et quand quelque chose ne marche pas, fatigue moral et physique cumulé aidant, je craque...

Passage en Seine

Passage en Seine, c’est un événement auquel je vais chaque année, depuis quasiment les débuts. J’ai beaucoup appris de mes pairs en suivant leurs conférences, blogs, tutoriaux etc. Avec les années, j’ai appris à connaître les personnes qui viennent, via nos rencontres dans le monde non numérique et nos échanges en ligne.

Depuis longtemps j’avais posé des jours pour aller à Passage en Seine. La semaine précédente je me posais encore la question d’annuler ces congés... Cela montre à quel point je n’étais pas bien... J’ai tenu bon, j’ai maintenu mes jours et j’y suis allé. J’ai rajouté une journée suivant le week-end pour pouvoir souffler un peu et remettre de Passage en Seine. Et alors ? Je vous renvoie vers mes messages sur les réseaux sociaux tagués PSES2018, ils témoignent de l’importance qu’à eu l’événement pour moi. Passage en Seine est pour moi : un moment de retrouvaille avec des personnes que j’ai appris à connaître avec les années, des amitiés d’Internet, des personnes que j’apprécie, qui partagent leurs savoirs... Ma famille des Internet, comme j’aime à les appeler.

Il y a eu beaucoup de moments d’émotions, j’étais à vif, à fleur de peau et j’ai témoigné à quelques-un·e·s d’entre vous des belles choses, je vous ai vu la larme au coin de l’œil, tout comme moi. Mais c’était important pour moi de vous dire ce que je vous ai dit.

Rassurer

Je voudrais rassurer les lecteurs et lectrices que je n’ai pu voir à Passage en Seine. Je me connais bien, je me psychanalyse depuis l’adolescence (je n’ai jamais consulté un professionnel) et j’en suis arrivé à la conclusion, que, entre-autre (car je suis plein de choses comme tout le monde), je suis cyclothymique. Les phases d’euphorie, de joie, cèdent parfois place à des phases de dépression, tel était le cas dans la double personnalité et dualité Genma - Jérôme que j’évoque dans ma conférence. Depuis que j’ai rejoins et fusionner Genma et Jérôme, c’est moins marqué, plus nuancé, et plus dur de voir le problème. Je suis en mode Genma dopé par le travail passion et je me suis fait piégé.

Je veux rassurer, car je n’ai jamais porté atteinte à mon intégrité physique, je ne me blesse pas, mon corps me force à manger, à dormir, je ne prends pas de médicament ou autre donc je ne risque pas grand-chose. Je suis peut-être dans le déni, mais je pense que je peux gérer ça.

Passage en Seine a été une phase de pause, les longs moments de partages, de discussion, de soutien, des uns et des autres, les moments de rigoles, de partage.... Tout ça m’a fait du bien. J’ai appris que c’est partout pareil, que beaucoup des personnes auxquelles je tiens ont vécues ce que je vis, et leurs conseils m’ont aidés et m’aideront.

Conclusion

J’ai pris quelques jours pour souffler, mais je ne peux pas, je ne veux pas prendre deux semaines ou plus d’arrêt maladie, je me sens fors. Je sais que j’ai trois semaines de vacances dans un mois, et ce sera le moment pour reprendre du temps pour moi, de souffler, de ralentir le rythme, de me remettre en question et de comprendre enfin que non je ne peux pas tout régler d’un seul coup, que reprendre et améliorer le S.I. d’une entreprise ça ne se fait pas d’un claquement de doigt mais en plusieurs mois...

3 Messages

  • Salut Jérôme
    il y a quelques mois tu avais parlé d’un problème de management où tu avais forcé quelqu’un à donner son login etc...nous étions quelques uns à être critique, pour ton bien. Avec le recul, c’etait un premier signe de l’exces de zèle que les nouvelles responsabilité te poussent à faire. On connaît tous un peu ça un jour mais tu restes encore lucide pour corriger ça. Couper, déconnecter, aller dans une passion exutoire peut aider. A bientôt et bonnes vacances

    Ps : il faisait trop chaud pour l’homme de glace pour pses... un jour sans doute.


  • Bonjour Genma,

    Je ne commente pas beaucoup, mais je lis assidûment tes billets de blogs depuis 2-3 ans. J’y ai appris pas mal de chose et j’ai vu évoluer ton discours au moment de ton changement d’entreprise.

    Je pense comprendre ce que tu décris. Moi même je suis développeur et j’exerce un métier passion. Et moi aussi je me rend compte que la limite entre pro/privé est très fine dans mon rythme actuel et que j’ai du mal à décrocher. Mais je travaille sur le sujet.

    Tout ça pour dire que tu n’es pas seul dans ce genre de situation, et que même si clairement tu es sans doute à un stade beaucoup plus avancé du problème, je pense que tu es capable de faire le chemin inverse et revenir à un rythme plus saint.

    Comme l’a dit Iceman, je pense que tu peux sans doute t’aider d’une autre passion pour occuper du temps à autre chose que ton métier-passion. Et je te souhaite d’aller de l’avant ! Courage !


  • "améliorer le S.I. d’une entreprise ça ne se fait pas d’un claquement de doigt mais en plusieurs mois" : non, ça se fait en plusieurs années. Je suis arrivé dans une PME où les serveurs étaient en rade, les photocopieurs ne marchaient plus en réseau, la messagerie marchait quand elle voulait mais effaçait pas mal de mails avec l’antispam d’Orange impossible à désactiver, l’ERP ramait à mort, les écrans étaient vétustes (15 pouces cathodiques avec la tremblote) , les sauvegardes ne se faisaient pas, des virus à gogo sur les clés USB et les postes de travail Windows etc.
    J’ai mis 2 ans à tout remettre d’équerre, en commençant par le plus urgent (messagerie, ré-installation des serveurs) puis le plus important (sauvegardes et ERP). Il a fallu que je me batte pour faire évoluer la vision sur l’informatique de la direction, former les utilisateurs aux nouveaux postes Linux, paramétrer l’ERP et documenter son utilisation etc. La troisième année, j’ai commencé à vraiment me poser et à pouvoir améliorer les logiciels, la sécurité, étudier et proposer de nouveaux projets.
    Vouloir tout faire tout seul en quelques mois, c’est se flinguer et faire des erreurs stratégiques à tous les coups, il faut prendre son temps, les utilisateurs et la direction peuvent attendre, du moment qu’on communique régulièrement et qu’on prend en compte leurs conseils.