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Respecter l’anonymat

D 10 juillet 2015     H 09:00     A Genma     C 2 messages   Logo Tipee

Si vous ne l’avez pas lu, je vous invite très fortement à lire l’article de David CARZON Pourquoi il faut respecter l’anonymat de Maître Eolas.

L’article est assez court et je ne peux pas tout citer ici même si j’aimerai. Je ne garde donc que ce paragraphe Son pseudo n’est pas qu’une manière de protéger son véritable patronyme, qui est d’ailleurs connu depuis des années. Ce n’est pas son nom qui est en jeu, c’est son statut, sa liberté de parole, la distance qu’il peut prendre entre son activité professionnelle et la façon d’en rendre compte sur son blog ou les réseaux sociaux, ou la manière de narrer parfois de quoi est fait son quotidien d’avocat. Protéger son nom, c’est protéger cette manière de raconter le monde, à la fois hyperprofessionnelle et détachée.

Pour moi qui gère mon identité numérique depuis toujours, qui ai écrit différents billets pour expliquer le pseudonymat (Le pseudonymat, Pseudonyme et nom d’usage, Faire le lien entre mon pseudo et ma véritable identité, Le pseudonymat n’est pas de l’anonymat, Supprimer l’anonymat des blogueurs ?), ces quelques lignes résument très bien ce pourquoi j’ai un pseudonyme et je défends ce droit d’avoir un pseudonyme. Ces lignes parlent d’elles-mêmes, je n’en dirai pas plus. Si ce n’est que je remercierai son auteur, David Carzon, pour défendre ainsi ce droit. Mon droit à l’anonymat.

Enfin, je citerai également cette dernière phrase qui conclue l’article : Ce qu’il apporte au débat est plus précieux qu’un inutile et dangereux outing. Cela vaut pour lui et tous les autres moins connus que lui. Cette réflexion m’a fait pensé à mon récent article Outer mon hacktivisme ?. A la suite des commentaires et discussions, ma conclusion finale est que je ce n’est pas une bonne idée. Et là encore, il y a cette notion de danger derrière l’outing du pseudonymat. Raison de plus de conserver mes identités séparées.

2 Messages

  • Techniquement, c’est plus du "pseudonymat" que de l’anonymat pur jus. Mais sinon, oui.


  • Bonjour,

    De ce que je comprend, le pseudo de Maitre Eolas n’est associé à son vrai patronyme que dans un cercle restreint (tout relatif je présume) et que l’essentiel de ses lecteurs n’a pas d’éléments pour faire ce lien. Il ne profite donc pas de son pseudo et de sa notoriété sur le web pour s’attirer des clients. Comme indiqué, faire sauter ce pseudonyme serait tout bonnement contre productif car tout ce qu’il pourra écrire suite à la diffusion de son vrai nom ne pourra plus être perçu de la même manière.

    La distance avec l’activité professionnelle est un vrai problème lorsque l’on tient un blog. Dans mon cas, et bien que je ne mette pas en avant ma vraie identité sur mon blog, je considère qu’elle est compromise dans la mesure où, par exemple, je signe mes applications de mon vrai nom. Cela a un impact sur ce que je peux raconter et pour le moment, j’ai décidé de m’autocensurer dans certains cas ( http://blog.sujets-libres.fr/?p=1717 ). C’est parfois très frustrant mais parler publiquement de son activité pro sur un espace perso, c’est aussi prendre le risque de voir s’immiscer la sphère pro dans son espace perso. Cela est je pense aussi valable lorsque le lien entre pseudo et vrai nom est difficile à établir (voir plus dans la mesure où tout ce qu’on écrira alors sous pseudonyme pourra potentiellement servir à faire ce lien).

    Même parler de manière générale de quelque chose que l’on vit au quotidien (sans donner de détails) peut s’avérer risqué sans que l’on s’en rende compte. J’ai vraiment la sensation que tout ce qui peut potentiellement sortir hors canal officiel (je ne parle pas vraiment de mon propre cas d’ailleurs) ne peut montrer que la face sombre de ce qui se passe réellement. Les employeurs deviennent nerveux quand on leur fait de la mauvaise pub (comprendre, "quand ils ne maitrisent pas la communication autour de leur entreprise"). Si vraiment des choses doivent sortir de cette manière mais pour des raisons légitimes (non respect de la loi par l’entreprise par exemple), il existe toujours des canaux de diffusion adaptés en fonction des cas de figure (typiquement, des journalistes, la police, ...).