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Pourquoi faut-il refuser l’Internet des objets ?

D 27 octobre 2014     H 09:00     A Genma     C 6 messages   Logo Tipee

Le concept

L’Internet des objets représente l’extension d’Internet à des choses et à des lieux dans le monde physique. Alors qu’Internet ne se prolonge habituellement pas au-delà du monde électronique, l’internet des objets (IdO) a pour but de l’étendre au monde réel en associant des étiquettes munies de codes, de puces RFID ou d’URLs aux objets ou aux lieux. Ces étiquettes pourront être lues par des dispositifs mobiles sans fil, ce qui devrait favoriser l’émergence de la réalité augmentée. Source de la définition.

L’Internet des objets, c’est le mot à la mode, qui n’a pas encore de véritable définition. Il y a derrière ces mots les notions de domotique, d’objets communicants", de "wearable devices" - qui correspondent à des objets que l’on porte sur soi dans lesquels on intègre de la technologie - comme les lunettes Google Glass ou les bracelets de fitness. Avec IPv6, chaque objet peut avoir sa propre adresse IP et peut donc être relié à Internet. On peut donc imaginer que chaque objets connectés propose un certain nombres de services associés.

Un exemple concret pour mieux comprendre ? On ajoute un lecteur RFID associé au frigo par exemple. A chaque produit que j’ajoute ou que j’enlève du frigo, la liste de course (stockée dans le cloud) est mise à jour et est accessible via une application sur mon smarpthone. Ainsi, quand je suis au magasin, je peux facilement savoir où j’en suis dans la consommation de tel ou tel produit et ce qu’il me faut acheter. Et on peut même imaginer que l’on me propose des réductions/promotions personnalisées, de tester tel ou tel produit, vu que l’on sait les produits dont j’ai besoin...

Pour la domotique, ce peut être le scénario suivant. D’un clic sur un icone dans une application, je dis que je vais me coucher et tous les volets roulants se ferment tout seul, il y a une vérification que la porte d’entrée et du garage sont bien fermés à clef (et dans le cas contraire, la fermeture se fait), les lumières s’éteignent, le chauffage se réduit dans le salon... Ou je suis sur le chemin de retour à mon domicile, je lance le four pour que le repas soit chaud quand j’arrive...

Avec le bracelet que je porte au poignet, on sait comment je dors, ma qualité de sommeil. Et on peut déterminer mon état de santé, les risques que je prends, et me conseiller en conséquence pour que j’ai une meilleure hygiène de vie...

Le problème

Ce qui me gène avec tous ces objets connectés et ce concept d’Internet des objets, c’est que, ce qui sur le papier, semble bien pratique, facilite la vie, nous amène en réalité à fournir toujours plus de données personnelles.

Sous couvert de services que nous fournissent les sociétés, ces mêmes société récupèrent énormément de données qui, cumulées, sont analysées ou revendues à d’autres sociétés.

Toutes ces données qu’il est nécessaire de récupérer pour nous fournir un service, où vont-elles ? Chez le fournisseur du service. Et quelle exploitation est réellement faite de ces données ? On nous assure un meilleur suivi, mais qu’en est-il des alliances commerciales avec des groupes d’assurances par exemple ? Il ne faut pas oublier le fameux adage, si c’est gratuit, c’est vous le produit. Personnellement, j’apparente ça à une forme d’espionnage/atteinte à la vie privée consentie, choisie... mais aussi subie.

En ayant un téléphone et un ordinateur, en surfant sur le web, je donne déjà beaucoup trop d’informations sur moi-même. Je parle suffisamment et régulièrement à travers les différents articles de ce blog du fait que je suis contre et que j’essaie de limiter ça, pour ne pas m’attarder plus sur ce sujet ici. De plus, pour le geek et libriste que je suis, je constate que nous n’avons aucun contrôle sur le matériel et le logiciel. Il y a l’obsolescence programmée qui fait que si le service est arrêté ou le support du modèle arrêté (pour mieux vendre une version plus évoluée...), ces objets ne servent plus à rien et ne sont plus fonctionnels. Qu’en est-il de l’évolutivité et du maintient du logiciel ?

Avec cet Internet des objets, on rajoute encore plus d’informatique (et donc des déchets potentiels) dans nos maisons, informatique sur laquelle on aura aucun contrôle... Bidouiller soi-même des solutions doit être bien marrant/intéressant, tant que l’on a la maitrise du système (voir à ce sujet les articles taggués Domotique de Turb(l)o(g)). Mais qui dit bidouille/hack ou autre, dit que ce n’est pas à la portée du grand publique qui préférer les solutions clefs en main, gratuites, à la mode... qui exploitent ses données personnelles réduisant d’autant sa vie privée... A méditer.

6 Messages

  • Pas du tout d’accord, pour une fois.. ;-)

    L’Internet des objets, c’est un truc incroyable. Il y a des projets absolument fantastiques qui voient le jour et qui permettraient de moderniser (voire de "futuriser") considérablement notre quotidien.
    Certes, une poêle connectée qui envoie un tweet pour dire qu’on aime notre steak saignant, c’est complètement crétin et ça ne sert à rien, mais un projet comme ça : https://www.aruco.com/2014/06/smartwalk-trottoirs-intelligents/ , qui permettrait de moderniser et de simplifier l’espace urbain ou même d’informer librement, ça me fait rêver d’un meilleur futur.

    Cependant, je reconnais que si ces objets connectés ne sont pas sécurisés et basés sur une architecture décentralisée, il y aura un véritable problème..


  • Je suis tout à fait d’accord sur ton point de vue concernant les sociétés proposant des produits et services proposés vis à vis de ces objets, toutefois je ne suis pas d’accord avec le titre.

    Je pense pas qu’on peut prendre un cas (même si il est majoritaire) et prendre ce cas pour une globalité : d’abord pas toutes les sociétés oblige le partage de données confidentielles, certaines sont éthiques, c’est pourquoi il ne faut pas voir que les "géants" je pense évidemment à Google et Apple pour ne citer que ceux là. Et puis on est pas toujours obligé d’être totalement consommateur "incrédule" on peut aussi créatif (si on est compétent) ou favoriser les sociétés locales favorisement le respect de la vie privée.

    Plus personnellement je ne refuserai pas l’internet des objets, mais je chercherai plutôt l’alternative qui me correspond avant de choisir le produit (et la société qui va avec) ayant aussi l’esprit créatif je pencherai pour les technologies Arduino et Raspberry Pi.


  • Et arrivera le jour où quand je voudrais prendre un morceau de chocolat, un marteau me filera un coup sur la main.... Une voix me dira "arrête de manger des glaces"... diabète, cholestérol.

    Clair que je refuse tout ça !


  • Je suis contre `L’Internet des objets connectés´, mais pas contre les objets connectés.

    Il existe déjà des appareils qui réagissent entre eux, et je trouve ça super.

    Le premier exemple qui me vient à l’esprit, c’est la hotte qui s’allume lorsque l’on utilise la plaque de cuisson, et qui adapte sa vitesse à la puissance que l’on choisit lors de la cuisson.

    Néanmoins, comme l’auteur de l’article, je déplore l’utilisation du connecté, mais au réseau mondial.
    C’est absurde, pour la liste du réfrigérateur, citée en exemple, je ne serais pas contre, mais seulement si je peux charger cette liste sur mon téléphone (via NFC par exemple, voilà une utilisation parfaite du concept !), tout cela sur le programme de mon choix (Non merci aux programmes propriétaires, alors que ça serait juste une bête liste...), voire même un programme codé de mes mains, pouvant interragir seulement avec mes objets.


  • Je suis de ton avis , mais je rajouterais que niveau sécurité c’est trés faibles (la porte du garage s’ouvre a 2h du matin etc

    La solution pour pouvoir profiter de l’internet des objets qui peut etre interesant c’est que l’opensource s’en méle
    montre connecté firefoxos par exemple
    un bracelet connecté opensource etc


  • "This is why we can’t have nice things". Dommage que la situation actuelle (respect quasi-nul de la vie privée + InfoSec à la ramasse) ruine plein de trucs cools. C’est mon rêve de gosse d’avoir des trucs sur-connectés et contrôlables à distance, de la température de l’appart au contenu du frigo. Mais dans ces conditions, juste "nope". La Sci-fi de 2014 est nulle, et c’était prévu ni dans GitS ni dans Neuromancer :(