Le blog de Genma
Vous êtes ici : Accueil » Blog » Le temps est relatif

Le temps est relatif

D 8 mai 2017     H 09:00     A Genma     C 6 messages   Logo Tipee

Un jour j’ai entendu la réflexion suivante : Quand on est enfant les journées semblent interminables. Quand on est adulte, les journées passent trop vite. S’en est alors découlé une série de réflexion personnelle sur le sujet pour comprendre. Je n’ai pas été creuser dans la direction des sciences et plus particulièrement de l’astrophysique, même si j’ai lu Une brève histoire du temps de Stephen Hawking avec un certain plaisir.

Le temps est relatif car quand on a 10 ans par exemple, on a vécu 3 650 jours. Donc une journée représente 3.650 ème de notre vie. Quand on a 20, c’est 7300 jours que l’on a vécu. A 30, 10.950 jours. A l’âge que j’ai aujourd’hui, en arrondissant un peu, c’est un peu plus de 38.000 jours que j’ai vécu. Donc une journée, c’est 1/38.000 ème de ma vie. A comparer au 1/3.650. Entre le moment où j’avais 10 ans et cette époque ne semble pas si lointaine et le moment où je rédige ce billet, le temps que représente une journée a été divisée par 10. Les journées passent donc potentiellement 10 fois plus vite...

Viendra un jour (peut être même est-il déjà passé) où j’en serai à la moitié de ma vie. Et si je regarde du côté du changement de génération, comme je l’évoquais dans mon billet Réflexions sur le passage de génération, une partie de ma famille a franchi ce passage depuis un moment, malheureusement...

Donner de son temps

Un des grands principes qui guide ma vie c’est le fait que quand je donne de mon temps, je donne de ma vie. Je donne quelque chose que l’on ne pourra jamais me rendre. Je peux donner quelque chose de matériel, comme de l’argent, on pourra me rendre cette chose matérielle sous une forme ou sous une autre. Pour le temps que je donne, il sera très difficile voire impossible de me le rendre.

Le temps que je donne, ce peut être du temps que je donne de façon plus ou moins contrainte. J’ai besoin d’avoir un salaire pour vivre et subvenir à mes besoins, et je passe donc du temps chaque jour ouvré, dans les transports, sur mon lieu de travail. Le temps de transport est un temps dont je profite en m’enfermant dans une bulle en écoutant des podcasts, c’est mon plaisir quotidien (et ce sera détaillé dans un prochain billet). Mon temps de travail me plaît, ce n’est pas tous les jours faciles mais ayant par chance trouver – enfin - un emploi qui me correspond, ce temps que je donne à mon employeur contre rémunération et un emploi épanouissant et motivant, stimulant intellectuellement est pour moi un équilibre / compromis équitable.

Et il y a mon temps libre. Le peu de temps libre qu’il me reste, je fais le choix de le donner. Je me le donne parfois à moi-même, pour des petits plaisirs personnels comme lire un livre, regarder un film, m’occuper de façon plus ou moins créative ou récréative, écrire des billets pour ce blog. Et il y a le temps du bénévolat, du don de soi pour d’autres. Dans mon cas, c’est du partage de connaissance, de l’éducation populaire, un domaine dans lequel je suis assez à l’aise et qui est facile pour moi.

Je profite de ce petit billet pour remercier celles et ceux qui partagent leurs connaissances, codes, contribuent, font du bénévolat, donnes de leur temps aux autres d’une certaine façon. Toutes celles et ceux qui font des choses pour les autres, qui vont vers les autres. Vous aussi, vous donnez aux autres de ce que vous avez de plus précieux, de votre temps.

Donner de son temps au lieu de donner de l’argent ?

A quelques jours d’intervalles, j’ai vu deux petits projets soumis à financement participatif (crowfounding) atteindre le montant de financement minimal permettant au projet de se lancer et d même dépasser le montant minimal. Peu de personnes ont donnés (une centaine) mais cela a été suffisant. Quelques personnes donnent, d’autres ne font que relayer le projet et communiquer autour de ce projet. Mais elles donnent quand même au projet, d’une certaine façon. Elles n’ont pas donnée de l’argent, mais elles donnent de leurs temps en faisant un peu de bénévolat indirect pour ce projet en prenant le temps d’en parler. Et ça marche. Le projet se finance.

Le message que je souhaite faire passer est que si tu ne veux pas ou peux pas donner d’argent à un projet que tu estimes pourtant qu’il le mérite, il y a également la solution pour toi de donner de ton temps. Va parler du projet, convaincre d’autres personnes qui elles peuvent donner de l’argent de donner. Tu peux donner 5 euros, et/ou convaincre 10 personnes de donner 5 euros : cela sera encore plus utile pour le projet auquel tu crois au final, vu qu’il récoltera plus d’argent que ce que tu aurais pu donner. Et surtout, il y a tout ce temps que tu as pris pour ce projet, dont on peut difficilement mesurer la valeur (si ce n’est pas la mesure du temps, mais cette mesure du temps est relative et ne reflète pas la valeur réelle, vu que tu as donné de ta vie).

Conclusion

Un billet de réflexions qui veut tout dire et rien dire à la fois, qui suscitera peut-être des réflexions chez le lecteur. Pour conclure, je dirais que donner de son temps est une très bonne chose. Mais que surtout, il faut penser à en donner à sa famille, ses amis, ou soi-même, et pas forcément toujours « aux autres ». À chacun de trouver l’équilibre.

6 Messages

  • Bonjour,

    A l’échelle humaine, les effets de la théorie de la relativité sont négligeables (je ne parle pas là de la perception qu’on peut en avoir avec nos sens). De toute manière, la relativité n’aborde pas la perception du temps en tant que tel par un individu. Que l’on se déplace à c/2 ou à toute autre vitesse, notre perception du temps qui passe est indépendante. Le temps est relatif car dans des référentiels différents il "s’écoule" (faute de mieux, j’emploi ce terme) de manière indépendante. Si tu veux creuser à ce propos, on trouve des vidéos d’Etienne Klein assez intéressantes sur internet par exemple.

    Sans rentrer dans de grands calculs, notre perception du temps qui passe traduit peut être simplement le niveau d’ennui que l’on éprouve à l’instant T. Étant jeune, je trouvais le temps long car je m’ennuyais souvent. Aujourd’hui, le temps passe trop vite car je ne trouve pas le temps de faire tout ce que je projette de faire. Faut peut être pas cherche plus loin.

    Pour aller dans ce sens, j’ai lu (je ne sais plus où, désolé pour le manque de sources) qu’au regard de notre perception du temps, nous avions l’impression d’avoir passé la moitié de notre vie vers l’âge de 16 ans. Faudra que je retrouve ça.


  • 38000 jours ? Tu as plus de 100 ans ?


  • Salut

    J’ai bien aimé le premier paragraphe et ce d’autant plus qu’il y a tout juste un an, je m’étais fait exactement la même remarque. J’avais rédigé un article que je n’ai jamais osé publié parce que je craignais de passer pour un farfelu. Je l’ai conservé dans mon blog mais en privé. En voici un extrait :

    Lorsque j’avais cinq ans, une année était égale à un cinquième de ma courte vie. Aujourd’hui, j’ai quarante-trois ans. Cela signifie que si une année actuelle était égale à un cinquième de ma vie, alors cette année vaudrait 8,6 années-enfant-de-cinq-ans ou bien 43 années-enfant-de-un-an ! Pour que vous puissiez mieux comprendre où je veux en venir, voici d’autres comparaisons :

     Enfant âgé de 5 ans : 1 an = 1/5ème de sa vie (soit 8,6 années pour un Terrien âgé de 43 ans)
     Enfant de deux ans : 1 an = 1/2 de sa vie ( soit 21,5 années pour un Terrien âgé de 43 ans)
     Bébé âgé d’une seconde (soit 0,000000031709792 année) : 1 année = la durée de sa vie multipliée
    par 31536000 (soit 1 milliard 356 millions et 48000 années pour un Terrien âgé de 43 ans)

    Si nous étions immortels, une année finirait par passer aussi vite que la vitesse de la lumière. Un bébé qui naît est théoriquement éternel puisque pour lui, le Temps n’a pas commencé à s’écouler... Mais dès lors qu’il pousse son premier cri, le Temps commence son inexorable accélération... Et les années rétrécissent comme peau de chagrin.

    Tout ceci m’amène à penser que la vie sur Terre est une privation d’éternité. Quelle en est la raison ? Je n’ai malheureusement pas de réponse à cette question.


  • Votre histoire de temps relatif ne tient pas la route.
    Une journée ne représente pas la même fraction de sa vie que l’on soit plus ou moins âgé, certes, mais chaque journée contient le même nombre de secondes et s’écoule à la même vitesse.
    Comparons plutôt la vie à un livre ou chaque page est comme chaque journée.
    Après quelques pages, on ne connaît pas encore grand chose de l’histoire tandis qu’à la fin, chaque page apportera proportionnellement moins d’élément à l’histoire globale mais chaque page prend toujours autant de temps à lire. Quand l’histoire est ennuyeuse, chaque page paraît longue tandis que quand l’histoire est palpitante, on les dévore sans les voir défiler.
    L’important est peut-être d’apprendre à savourer une bonne histoire.


  • Dire que donner de l’argent n’est pas donner du temps est très relatif.
    Pour les personnes qui gagnent leur argent en travaillant, cet argent représente du temps passé. On peut effectivement leur rendre.
    Mais prenons l’exemple du crowdfunding : on propose justement à quelqu’un qui propose de donner de son temps (le vendre ?), de le dédommager avec de l’argent... qui lui évitera alors de faire un autre travail chronophage à la place.
    Les limites de ce raisonnement sont que 1h de temps n’est pas payée le même prix pour tout le monde d’une part, et qu’une partie des gens ne gagnent pas leur argent en travaillant mais en naissant.
    Que peut-on dire des gens qui font les choses lentement (par fatigue, maladie ou perplexité) ? Sont-elles plus généreuses lorsqu’elles donnent la même chose ? moins généreuses lorsqu’elles donnent le même temps ?