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L’affaire Wikileaks : ce que j’en pense

D 9 décembre 2010     H 08:00     A Genma     C 0 messages   Logo Tipee

TAGS : Benjamin Bayart Les réflexions du Genma

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En ce moment, Wikileads défrise la chronique. Pas un site qui n’en parle… Et je n’y manque pas. Certes avec un peu de retard, mais je souhaitais, même si ce n’est que brièvement, réagir et donner mon avis. J’aurai pu en parler dans mon article Actualité Geek de la semaine, mais ça serait perdu au milieu des autres réflexions rapides faisant suite aux citations. Avec un article dédié, cela donnera, je l’espère, un peu plus de visibilité à mes réflexions sur le sujet. Car le but est d’apporter mon eau au moulin, de donner mon point de vue. Pour suivre l’actualité au jour le jour sur ce sujet (et bien d’autres), il y a l’incontournable Numerama. Pour des articles plus techniques et/ou de réflexion, il y a le site de Bluetouff. Pour ma part, je n’ai pas leurs qualités/talents pour écrire, ni toutes les connaissances sur le sujet, mais je me lance quand même, pour livre des idées, un peu en vrac, mais rédigées un minimum quand même.

L’idée n’est pas de juger si c’est légitime ou non de divulguer les informations "volées" comme le fait Wikileaks, surtout quand on sait que ça peut mettre des personnes en danger… (Pour se faire une opinion plus gris clair sur Wikileaks et savoir pourquoi Wikileaks est une bonne chose/les points positifs, on a le site http://sowhyiswikileaksagoodthingagain.com/) Je pense que le sujet est un peu plus complexe que ça. Ce qui me gène ici, au delà du contenu même du site, c’est que l’on décide de juger qu’un site a un contenu inapproprié et de le filter/censurer sans qu’aucune décision de justice ne soit prise.

A côté de ça, les politiques de tout pays, les agences gouvernementales (CIA etc.) s’en mêlent et l’affaire prend une telle ampleur... Je pense personnellement que l’on doit attendre que la justice rende sa décision sur le fondateur de Wikileaks et son "affaire de moeurs" et sur la légitimité du contenu du site de Wikileaks. Et ce sont là, pour moi, deux affaires parfaitement disctintes. Il ne faut pas les confondre et les mélanger, comme c’est souvent le cas.

Renvons sur la censure de Wikileads. Elle dépasse le cercle des Internautes épris de liberté d’expression sur Internet. Pour la première fois, ça touche l’Internaute de base, qui rit des LOLCats et qui fait des quizz sur Facebook. On passe à une étape supérieure de l’évolution d’Internet. J’ai lu que l’ère de la guerre numérique ne faisait que commencer. Avant cette affaire de "Tubegates", quand on parlait de guerre numérique, j’avais l’habitude que ce soit associé aux mots 4Chan, Anonymous et DDOS. Là, on en parle sur les chaînes nationales à la grand messe du vingt heures. Madame Michu entend parler de guerre numérique, en visionnant des images de quelqu’un qui, dans la pénombre, pianote sur son clavier, son écran faisant défiler des fenêtres contenant des lignes de code C, avec une fenêtre dans un coin qui affiche la Matrice. De ce fait, mon ressenti est le fait que quelque chose est en train de changer... On est dans une société de l’information à l’ère numérique où tout va de plus en plus vite. Et c’est effrayant et fascinant de se dire que l’on en est train de vivre l’Histoire. Peut-être (mais ce n’est pas à souhaiter), que cette histoire sera remaniée (un peu comme dans 1984 de Georges Orwell), on verra.

Pour en revenir à cette notion de guerre qui est train de se préparer, on a des technocrates contre des technophiles… Je le sais par expérience, ce n’est parce que l’on travaille dans un domaine que l’on est le spécialiste. Les passionnés sont de biens meilleurs spécialistes… Les institutions, entreprises, lobbies et autres auront beau avoir une armée de spécialistes qui mettront en place des moyens de contrôle ; il y aura toujours en face cinq gus dans un garage (en réalité une armée d’Anonymous) qui auront une longueur d’avance, qui prendront ça comme un défi technologique et qui feront tout pour contrer ces moyens de contrôle... Des centaines de sites miroirs sont crées. Certains pour soutenir Wikileaks et son contenu, d’autres pour démontrer l’inutilité du filtrage et de la censure, d’autres encore, pour lutter contre cette atteinte à l’intégrité du réseau en absence de décision de justice. Sur ce point, je vous invite à lire le billet sur le Blog de FDN : FDN héberge un miroir de WikiLeaks. On y a une très bonne réflexion de Benjamin Bayart en tant que président de FDN qui s’exprime sur la neutralité du réseau et le pourquoi FND a constitué un miroir Wikileaks. Tant qu’une décision de justice n’est pas prise, le site n’est pas illégal et on doit pouvoir y accéder de façon neutre.

Pour conclure ce jet de réflexions et de pensées sur le sujet de Wikileaks, je dirais qu’une fois de plus, Internet et son potentiel me surprend, me fascine... Je développerai cette idée dans de futurs articles si le message que je souhaitais faire passer ici n’a pas été très clair. En ce qui concerne Wikileakds, ce qu’il faut retenir, c’est que seule la justice pourra dire si le contenu de Wikileaks est légitime ou non et s’il y a lieu ou non de bloquer ce site. A suivre donc.