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Etre autodidacte

D 10 novembre 2017     H 09:00     A Genma     C 1 messages   Logo Tipee

TAGS : Les réflexions du Genma

Dans le cadre des entretiens professionnels de recrutement que je suis amené à faire, il m’arrive de recevoir des personnes qui se disent autodidacte ou passionnée par les nouvelles technologies. Manque de bol pour elles, j’entre dans ces deux catégories et je suis donc d’autant plus exigeant quand à leur candidature...

En effet, je veux être sûr que le terme d’autodidacte n’est pas usurpé et mis là pour justifier un absence d’étude. Je veux être sûr que la personne est ce qu’elle prétend et a bien les compétences que je recherche, à savoir la capacité et surtout l’envie (la soif) d’apprendre, de progresser, de toujours aller plus loin, de ne jamais se reposer sur ses acquis. Le métier que j’exerce nécessite de sans cesse progresser, suivre les évolutions, faire de la veille... Être autodidacte, c’est pour moi, une façon de vivre et de progresser, cherchant à atteindre un Graal inatteignable.

Être autodidacte, pour moi, c’est un travail du quotidien pour moi. Chaque jour je passe du temps à faire de la veille via mon agrégateur RSS Lifehacking - Mes astuces pour faire ma veille ciblée et je ne pourrais vivre sans une connexion à Internet à ce jour (Internet un formidable outil pour les autodidactes ?) Car chaque jour, je continue d’apprendre
Je ne me repose pas sur mes acquis, je cherche sans cesse à progresser...

Je parlais de l’exigence. J’ai vis à vis des autres une exigence et une discipline que je m’impose avant tout à moi-même. Par plaisir, mais aussi par envie, par nécessité, je passe des après-midi les week-ends. C’est au détriment d’autres choses, ce sont des sacrifices (voir à ce sujet mon billetPhilosophie de vie), mais heureusement le lifehacking est là pour l’optimisation de mon temps.

Je sais pertinemment la chance que j’ai de connaître (d’avoir pu déterminé) mes limites à mes capacités, d’avoir pu bien définir en quoi j’étais doué et bon (doué à force de travail, non pas par quelque chose d’inné). Je sais pare exemple que je ne suis pas quelqu’un de particulièrement intelligent. Je suis juste quelqu’un de travailleur et de rigoureux. Ryo-Oki est une personne très intelligente, plus que la normale et je sais donc ce qu’est une personne qui sort du lot, qui se démarque. Moi, j’ai juste été un bon élève durant toute ma scolarité jusqu’à l’université où j’ai atteins mes limites (et aussi découvert ma capacité d’autodidaxie pour le domaine de l’informatique, pour certaines branches de l’informatique plus exactement. Je ne suis pas développeur par exemple). J’ai donc travaillé avec le soutien de mes parents qui m’ont donné le goût des études, eux n’en ayant pas fait. Et ce travail, chaque soir et chaque week-end passer à faire mes devoirs, à travailler encore et encore, sans que ce soit facile car je n’avais pas de facilité particulière ont fait que, jusqu’à l’université, j’ai été dans les premiers de la classe. Et ce parce que j’étais studieux, non pas parce que j’étais intelligent.

Ce travail, cet apprentissage continue et sont des qualités pour moi. Et je pense savoir reconnaître cette qualité chez les autres. Donc pas de bol si vous tombez sur moi en entretien en vous disant autodidacte, vous devrez faire face à mon exigence. Mais une fois le cap de l’entretien passé, si les capacités sont belles et bien là, quel plaisir j’ai alors de travailler avec vous. Je conclurai ce billet en le dédiant à Obi-wan et StanSmith qui se reconnaîtront : vous êtes de vrais autodidactes et c’est un plaisir que de travailler avec vous

Rq : le terme vrai n’a aucun jugement de valeur, bien entendu, vu que je me juge encore plus sévèrement que les autres.

1 Messages

  • Je fais partie des autodidactes des années 80, un gamin un peu paumé à l’époque et qui n’a même pas passé son BAC. Oh, pas parce que j’étais feignant mais plutôt parce que je n’y voyais pas l’intérêt… Un peu « flower-power » sur les bords (sans addiction aucune…) j’étais un grand rêveur de l’espace (Star Trek, Cosmos 1999, Star Wars, 2001 Odyssée de l’espace…) et HAL était mon idole … Puis j’ai découvert l’Informatique (CASIO, ZX81, ORIC, ATARI…) et créé mes premiers programmes puis, le « Personal Computer » est arrivé. La suite : Un début de carrière en « Informatique » en tant que AMOA (le terme n’existait pas à l’époque…) mais c’est bien cela que je faisais… au milieu, Internet, Linux et l’Open Source et à la fin : DSI dans une filiale d’un grand groupe international. Mais ce n’est pas mon histoire que je veux relater ici et c’est plutôt l’histoire d’un « gamin » que j’ai rencontré il y a quelques années dans le cadre du recrutement d’un technicien support, en alternance.

    L’organisme de formation en alternance avec lequel j’avais l’habitude de travailler m’avait contacté pour essayer de placer un jeune qui avait du mal à à trouver une entreprise pour l’accueillir. Le gamin avait déjà tenté sa chance l’année précédente mais avait été refoulé 3 mois après faute d’avoir trouvé une entreprise d’accueil.

    J’ai donc décidé de rencontrer ce gamin qui, à priori, avait l’air décidé de tenter cette voix, puisqu’il était revenu l’année suivante pour retenter sa chance. Titulaire d’un Bac Pro MRIM il est arrivé au RDV avec un petit porte-documents, vous savez le genre d’accessoires en cuir des années 90 qui ne se porte plus depuis longtemps. Le gamin devait mesurer au bas mot 1,60m et portait une petite moustache d’adolescent et des lunettes pas trop adaptées à sa tête. Au premier échange, je constatais qu’il était du « cru » de par son fort accent de campagne dont il était originaire.

    L’entretien se déroula normalement, bien qu’il n’était pas très bavard et que j’ai dû lui sortir les vers du nez (passez-moi l’expression) pour connaître réellement ses motivations. J’ai rapidement compris que ces parents étaient d’honnêtes gens (terme non réducteur pour moi...surtout à notre époque !), de vrais travailleurs ayant réussi à inculquer à leur enfants une véritable éducation et de vraies valeurs. Il m’a indiqué qu’il s’intéressait beaucoup à l’Informatique et ce même si son PC était hors d’âge (Merci Linux !) et qu’il « bidouillait un peu » (je le cite).

    Je sentais qu’il avait quelques « connaissances de bases » mais il avait du mal à me le faire savoir. L’entretien touchait à sa fin et visiblement il n’avait pas l’intention de me faire voir tout ce que contenait son porte-documents, prêt à craquer. D’un naturel curieux je ne pu m’empêcher de lui demander ce que contenait son précieux accessoire qu’il tenait entre ses mains depuis le début de l’entretien. A cette question je n’ai obtenu comme réponse qu’un laconique « Bof, deux ou trois trucs que j’ai fait mais qui ont peu d’importance... ». Faites-voir lui répondis-je ! Et là, patatras… Il avait imprimé des bouts de codes qu’il avait réalisé, des tutoriels relatifs à l’utilisation de telle solution ou de telle API, il y en avait partout ! Non seulement c’était hyper bien réalisé, hyper bien écrit (sans aucune faute d’orthographe ou de grammaire), hyper bien construit bref : un vrai bonheur !

    Le gamin a été le premier de sa promo de BTS, il s’est ouvert, il a su tirer parti de ses compétences , je l’ai embauché par la suite et il a fait son bonhomme de chemin...comme un grand, qu’il n’était pas !

    En conclusion, lorsque vous rencontrez un candidat qui arrive main dans les poches et juste avec un « bête » CV, indiquez-lui que ce n’est pas une liste de diplômes que l’on cherche mais plutôt une liste d’expériences, de choses concrètes et que le CV seul ne permet en aucun cas de juger des capacités d’un candidat. Autodidacte ou pas, il faut du concret ! Si vous n’avez rien à montrer, passez votre tour, bossez et revenez la prochaine fois ! Et n’oubliez pas, si vous n’avez pas eu la « fibre » des études étant jeune ou si la vie de vous a pas permis de vous exprimer à ce moment-là, vous pouvez tout à fait apprendre après et ce n’est qu’à force de travail, de curiosité intellectuelle et d’apprentissages que vous pourrez monter jusqu’au sommet de votre « art » !